Pas facile de faire campagne aux côtés de son époux candidat à la Maison Blanche quand on n’a pas forcément la fibre politique. Michelle Obama en a fait l’amère expérience cette semaine en prononçant une phrase malheureuse qui a été aussitôt détournée par les républicains. “Pour la première fois dans ma vie d’adulte, je suis fière de mon pays. Et pas seulement parce que Barack réussit, mais parce que je pense que les gens ont faim de changement », a-t-elle lundi lors d’un meeting à Milwaukee (Wisconsin).
Il n’a pas fallu longtemps au candidat républicain John McCain pour tirer partie de cet impair. Il s’est empressé de mettre en avant (pour une fois) son épouse Cindy qui a proclamé, faussement ingénue : « Je suis fière de mon pays. Je ne sais pas en ce qui vous concerne si vous avez entendu ces mots auparavant. Je suis fière de mon pays ». Elle n’en a pas dit plus, laissant la presse et les commentateurs conservateurs faire le sale boulot. Et ils ne sont pas privés, se jetant sur la gaffe de Michelle Obama comme des bêtes affamées, trop contents de recoller les morceaux d’un mouvement républicain divisé par la candidature McCain pour dénoncer le manque de patriotisme de l’épouse de Barack, révélateur, selon eux, de cette gauche américaine qui n’aime pas les Etats-Unis.
Michelle Obama a tenté en vain une analyse de texte deux jours plus tard, mais le mal était fait. « Ce que je voulais dire, c’était que j’étais frappée par le nombre de gens participant à des rassemblements et regardant les débats, ainsi que par les records de participation aux votes. Pour la première fois dans ma vie, j’ai vu des gens relever leurs manches de chemise comme je ne l’ai jamais vue … et c’est la source de fierté dont je parlais ».
Pas facile d’être femme de… quand on déclare ne pas aimer la politique. Le New York Times a décrite cette juriste, qui a étudié à Harvard, comme une personnalité obstinée, drôle, courageuse et parfois sarcastique, plus directe que son époux. Mais, selon le journal, son assurance et son humour mordant peuvent être parfois mal perçus. Elle avait donné l’impression d’être condescendante lors d’un gala à Atlanta avec des membres de la communauté noire, en expliquant la nécessité de réussir…à un groupe de personnes ayant réussi.
En 2004, l’épouse du candidat démocrate John Kerry, Teresa Heinz Kerry, avait multiplié les gaffes et l’équipe de campagne de son mari avait préféré la tenir à l’écart craignant les remarques trop directes et le caractère imprévisible de la richissime héritière de la fortune de son premier mari bâtie sur le ketchup. Teresa Kerry avait ainsi dit à un groupe de volontaires à Brooklyn organisant de l’aide pour des victimes d’un cyclone dans les Caraïbes qu’ils envoyaient trop de vêtements et pas assez de nourriture ou de générateurs. « Les vêtements, c’est merveilleux, mais laissez-les aller nus pendant quelque temps, au moins les enfants », avait-elle dit. Elle avait déclaré un autre jour à un journal local de Pennsylvanie que « seul un imbécile » ne soutiendrait pas le programme d’assurance santé de son mari. Elle avait dû aussi s’excuser pour avoir dit dans un entretien à USA Today qu’elle n’était pas sûre si la First Lady Laura Bush n’avait jamais eu « un vrai métier », oubliant que Mme Bush avait été bibliothécaire par le passé.
Côté républicain, les femmes de… sont plus effacées, les conservateurs étant apparemment moins friands de femmes indépendantes. Cela a l’avantage d’éviter les gaffes. Et pour l’instant, Cindy McCain, qui affirme ne pas s’intéresser à la politique, a évité les impairs pouvant nuire à la campagne de son époux John. Un peu comme en 2004, George W. Bush n’avait guère eu à s’inquiéter des éventuels faux-pas de la plus que réservée Laura Bush. Le New York Times estime toutefois que Cindy McCain semble moins réservée que lors de la campagne de 2000 (elle a notamment critiqué la politique de l’administration Bush en Irak) même si son rôle dans la campagne 2008 reste limité. Elle évite de prendre des positions politiques, de critiquer les autres candidats publiquement. « La chose la plus proche d’une contribution politique au site web de campagne de son époux est une recette pour le guacamole », selon le journal.
Quant à Bill Clinton, le mari de…. Hillary, s’il a fait des gaffes lors de cette campagne présidentielle, on ne peut pas dire que c’est par manque d’expérience politique.
samedi 23 février 2008
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3 commentaires:
pardon, j'adore vos articles mais je deteste vos fautes d'orthographe (recurrentes).
Dans le deuxieme paragraphe notamment: , "...comme des betes affames...". L'adjectif n'est pas accorde. Jusqu'a preuve du contraire, "bete" est un nom commun feminin.
Merci.
C'est important.
(pardon pour mes accents inexistants, je travaille sur un clavier americain)
Merci pour ce commentaire et je vais corriger tout de suite cette faute d'orthographe.
Merci!
Suite au debat d'hier, il semble qu'Hillary prepare ses valises...pendant que Ralph lance sa troisieme course. Il est tenace!
Sarkozy, Obama and McCain. Intriguant l'article de l'economiste: http://www.economist.com/blogs/certainideasofeurope/2008/02/sarkozy_obama_and_mccain.cfm.
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