Hillary Clinton organise son retrait de la course à la Maison Blanche comme des funérailles nationales. D’abord, l’annonce du « décès » mardi par son adversaire Barack Obama qui a atteint le nombre fatidique de délégués nécessaires pour devenir le candidat démocrate à l’élection présidentielle de novembre. Puis les journées de deuil pour la candidate et ses supporters. Enfin, la cérémonie d’adieu prévue samedi à Washington où Hillary va annoncer son retrait officiel et son soutien à Obama.
Avec ce lent adieu, elle réussit presque à voler la vedette à Obama, dont la victoire à l’issue des primaires démocrates est pourtant un événement historique. Un pied-de-nez qui, une fois encore, a le don d’exaspérer certains supporters d’Obama. Leur acharnement à réclamer depuis février qu’elle dégage, comme si la candidature de Clinton était illégitime, n’est sans doute pas pour rien dans la mise en scène très calculée de son retrait. Dès la primaire de l’Iowa début janvier, ses ennemis clamaient qu’elle était finie. Cinq mois plus tard, Hillary Clinton, la candidate soi-disant inévitable a perdu mais elle s’est constituée une armée de supporters chez les femmes et a réussi à montrer qu’elle était davantage que l’épouse de l’ex-président Bill Clinton. Barack Obama s’est montré généreux dans son discours mardi soir et a salué avec profusion Clinton. Privilège du vainqueur.
A son tour, Obama a décidé de prendre son temps pour choisir son candidat à la vice-présidence malgré les fortes pressions de supporters de Clinton appelant à la choisir pour former le « ticket » démocrate (président et vice-président) et ressusciter ainsi leur candidate sous une autre forme. Le choix de Clinton par Obama paraît actuellement peu probable et le candidat démocrate devrait attendre que les supporters d’Hillary aient fait le deuil de leur rêve de la première femme présidente des Etats-Unis pour annoncer son choix. Un peu comme Barack il y a quelques semaines disant qu’Hillary avait le droit de continuer à faire campagne jusqu’à la fin des primaires, Clinton, qui a exprimé son intérêt pour le poste de vice-président, a désavoué ces pressions plutôt insistantes et a déclaré que le choix relevait d’Obama et « de lui seul ». Si Obama choisit Clinton, il ne voudra certainement pas donner l’impression qu’il a cédé aux pressions.
En partant la tête haute (ses ennemis disent que ce retrait interminable manque de classe), Hillary prépare l’avenir à long terme. Et si elle ne devient pas un jour la première femme présidente des Etats-Unis, elle a ouvert la voix à une autre candidate en ratant de peu l’investiture de son parti.
En attendant, à court terme, elle continue à avoir besoin d’argent, alors que sa campagne est lourdement endettée. Dans un email de remerciement à ses donateurs, le mot « contribution » continue de clignoter en rouge à la fin du message.
vendredi 6 juin 2008
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1 commentaire:
Tête haute ou manque de classe?... pour répondre a la question, il faut attendre de voir comment Hillary va s'y prendre pour "soutenir" Obama: Comme l'alliée sincère ou comme la corde qui soutient le pendu...
Olivier
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