Impossible de s’en débarrasser. Hillary Clinton a été vaincue par Barack Obama lors des primaires démocrates mais elle continue à représenter pour celui-ci un « problème » :
+ S’il la choisit pour former avec lui le « ticket » démocrate pour l’élection présidentielle, elle pourrait se montrer un peu envahissante s’ils se retrouvent tous les deux à la Maison Blanche. Avec Bill Clinton rodant dans les parages, Obama pourrait même se sentir de trop.
+ S’il ne la choisit pas, elle aura une influence au Sénat renforcée par les près de 18 millions d’électeurs lui ayant fait confiance lors des primaires. Surtout que l’un leaders démocrates les plus influents au Sénat et soutien d’Obama, Ted Kennedy, est diminué par la maladie. Kennedy, l’un des plus anciens sénateurs avec plus de 40 ans de carrière, a un cancer du cerveau diagnostiqué en mai et ses chances de survie semblent incertaines. Le sénateur John Kerry, candidat malheureux à la présidentielle de 2004 et soutien d’Obama, ne fait pas le poids. Il a perdu une élection qu’un candidat démocrate aurait dû gagner face à George W. Bush. Hillary pourrait alors transformer le Sénat dominé par les démocrates en bastion critique de l’administration Obama.
Clinton a fait mardi un retour presque triomphal au Sénat à Washington. Elle a été accueillie par quelques centaines de personnes à l’extérieur du Capitol. Mercredi, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a estimé qu’Hillary était « sortie de cette campagne comme la figure politique la plus respectée d’Amérique ». L’élu de New York, Charles Rangel, a aussi exprimé son enthousiasme : « Elle n’est plus seulement la femme de Bill Clinton, c’est une dirigeante nationale et internationale à part entière ».
Bob Beckel, qui a travaillé pour la campagne du candidat démocrate à la présidentielle de 1984, Walter Mondale, estime dans un article publié sur le site RealClearPolitics qu’Obama devrait choisir Clinton comme colistière. « Ce n’est même pas serré. Comparer Hillary Clinton à tous les noms qui circulent pour être le colistier de Barack Obama et la conclusion est absolument évidente ». Selon lui, les électeurs de droite américains n’ont pas besoin de Clinton (que beaucoup détestent) pour trouver la motivation d’aller voter contre Obama. Hillary Clinton peut aussi renforcer les chances d’Obama dans des Etats comme la Virginie occidentale, le Kentucky et l’Arkansas où actuellement il n’en a aucune, elle peut faire pencher la balance dans d’autres Etats comme le Nouveau Mexique, le Colorado et le Nevada et solidifier l’avantage des démocrates en Pennsylvanie et dans le Michigan. Clinton a montré qu’elle était efficace en campagne, sachant éviter les gaffes. Quant à Bill Clinton, il peut être très utile dans des régions reculées comme les Appalaches. De son côté le Washington Post, qui a pesé cette semaine les pour et les contre d’un « ticket » Obama-Clinton, juge qu’Hillary est prête pour le poste et que sa personnalité complète celle d’Obama.
Face au « problème » Clinton, Obama pourrait donc choisir d’appliquer une stratégie qui a fait ses preuves : Mieux vaut parfois s’assurer la docilité de ses rivaux en les intégrant dans son équipe plutôt que de les tenir à l’écart et les laisser constituer une force d’opposition.
jeudi 26 juin 2008
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1 commentaire:
Hillary a un plus gros "problème" encore. Il s'appelle Obama! Et ce sera encore un plus gros "problème" pour elle en 2012 quand il décidera de se représenter...
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