A entendre hier soir Mitt Romney-sourire-ultrabright lors du débat républicain en Floride, tout le mal vient de Washington : « Moi, ce que je ferai, c’est de m’écarter franchement du bilan de Washington. Washington fondamentalement ne fonctionne pas. Washington nous a fait des promesses au cours des dix dernières années qu’ils n’ont pas été en mesure de tenir ». Mais, il parle de qui, de George Washington, le premier président des Etats-Unis ? Non, non, il fait référence à tous les méchants politiciens, conseillers, lobbyistes qui prospèrent dans la capitale fédérale. Heureusement que Mitt est là et il est le seul à pouvoir remettre de l’ordre, selon lui. « Et je vais aller à Washington pour changer Washington… je ne vais pas à Washington pour me faire des amis avec les politiciens ».
C’est une habitude chez beaucoup de responsables politiques américains de faire de la capitale fédérale le bouc émissaire de ce qui ne va pas aux Etats-Unis. Eux se disent proches des « vrais gens », comme on dit en France. En fait tous les candidats à la présidentielle sont entourés d’une armée de conseillers, d’experts, de spécialistes de sondages, tous fins connaisseurs des arcanes de la vie politique à Washington. Les pourfendeurs des turpides washingtoniennes aiment aussi beaucoup l’expression « inside the Beltway » (quand vous commencer à l’utiliser dans une conversation avec des amis, du genre « c’est tellement inside the Beltway ! », il est sans doute temps de quitter Washington). Cette expression, qui fait référence au périphérique qui entoure la capitale fédérale, est une façon de critiquer la faune de hauts fonctionnaires , de parlementaires, de lobbyistes et de journalistes qui peuplent Washington et se préoccupent de choses qui n’intéressent pas « les vrais gens ». « C’était quelque chose très +inside- the-Beltway+ », a dit un jour le candidat républicain John McCain cité par un journaliste du New Yorker à propos de la couverture médiatique cet été des difficultés alors rencontrées par sa campagne.
Les démocrates ne sont pas en reste. Barack Obama lors du débat démocrate lundi en Caroline du Sud, a attaqué Washington comme le modèle à ne pas suivre. « Je pense qu’en partie ce que les gens cherchent actuellement est quelqu’un qui va régler leurs problèmes et ne pas recourir aux mêmes politiques typiques que nous avons vues à Washington ». C’est sûr que pour battre Hillary Clinton dans les primaires démocrates, c’est un bon argument. D’ailleurs les républicains jeudi soir ne s’en sont pas privés. « Elle est exactement ce qui ne va pas à Washington. Je viens de dire que Washington ne fonctionne pas », a dit jeudi soir Mitt Romney à propos d’Hillary. Et d’en rajouter : « Elle est Washington au plus profond. Elle a été là-bas trop longtemps. Bill Clinton a été là-bas trop longtemps. La dernière chose dont l’Amérique a besoin est de renvoyer les Clinton à Washington ». Haro sur Washclinton donc!
vendredi 25 janvier 2008
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