Les thèmes de l’affrontement ont été fixés par les protagonistes. Ce sera le racisme contre le sexisme. Les candidats démocrates Barack Obama et Hillary Clinton qui se battent pour décrocher l’investiture de leur parti pour l’élection présidentielle de novembre ont de longues semaines devant eux avant la primaire de Pennsylvanie le 22 avril et il faut nourrir l’ogre médiatique et influencer les notables du parti démocrate qui pourraient être amenés à départager les deux combattants.
Les déclarations des deux candidats et encore plus celles des membres de leur équipe de campagne sont scrutées à la loupe par le camp adverse pour repérer la moindre faille. Au moindre de soupçon de racisme ou de sexisme, l’attaque fuse, jusqu’à faire rendre gorge à l’accusé et le pousser à la démission.
Ces derniers jours ont été riches en rebondissement.
Acte 1 : Hillary attaque
Déçue par la victoire de Clinton dans l’Ohio le 4 mars, une conseillère en politique étrangère de Barack Obama, Samantha Power, professeur à Havard, qualifie la candidate de « monstre ». « Vous la regardez et vous pensez, “Beurk”. Mais si vous êtes pauvre et qu’elle vous dit comment Obama va prendre votre emploi, peut-être que c’est plus efficace. Elle est énormément manipulatrice et c’est vraiment déplaisant ». « C’est un monstre… Elle se saisit de n’importe quoi », dit Mme Power à un journal écossais, The Scotsman. Selon le journaliste qui l’a interrogée, elle s’aperçoit très vite de sa bourde et tente en vain de revenir sur ses propos. Trop tard. Dès la publication des propos, la campagne Clinton s’en empare et dénonce une attaque personnelle sexiste.
Conclusion : Samantha Power démissionne de la campagne Obama, après s’être excusée pour ses propos.
Acte 2 : Obama contre-attaque
La « victime » est cette fois-ci Geraldine Ferraro, ancienne candidate à la vice-présidence en 1984 et membre de la campagne Clinton. La campagne Obama a trouvé une pépite dans un entretien qu’elle a donné à un journal local californien, The Daily Breeze of Torrance. « Si Obama était un homme blanc, il ne se trouverait pas dans cette position », a dit Ferraro, qui accuse les « médias sexistes » de se laisser séduire par l’adversaire d’Hillary. Obama dénonce immédiatement des propos « destinés à diviser » et « complètement absurdes ». « Je ne pense pas que les propos de Geraldine Ferraro ont leur place dans notre vie politique ou dans le parti démocrate ». Ses collaborateurs se répandent ensuite dans les médias pour dénoncer des propos teintés de racisme. Face à l’émoi suscité, Hillary Clinton désavoue les propos. Ferraro tente de se défendre rejetant vivement les accusations de la campagne Obama. « Chaque fois que cette campagne est contrariée par quelque chose, ils disent que c’est raciste ». Et de s’insurger : « Je ne ferai pas l’objet de discriminations parce que je suis blanche. S’ils pensent qu’ils vont faire taire Geraldine Ferraro avec ce genre de choses, ils ne me connaissent pas ». Elle maintient ses propos répétant que le succès d’Obama est dû « en partie » au fait qu’il est noir.
Conclusion : Ferraro démissionne de son poste au sein du comité financier de la campagne Clinton. Mais elle ne s’excuse pas. « La campagne Obama m’attaque pour me faire du mal. Cela ne se passera pas comme cela ».
A qui le tour ?
samedi 15 mars 2008
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1 commentaire:
Quid de l'affrontement de novembre Democrats versus Republicans ? existe-t-il des sondages qui montrent les intentions des Américains ? l'un des deux candidats démocrates est-il mieux "placé" pour l'emporter sur Mc Cain?
merci
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