On se souvenait d’elle, adolescente au physique ingrate, mal à l’aise dans son rôle de Première fille des Etats-Unis. C’était dans les années 1990, du temps de la présidence de son père Bill. Elle avait douze ans quand elle déménagea à la Maison Blanche. Elle avait dû plus tard affronter l’humiliant scandale Monica Lewinsky à un âge où on préférerait ne pas avoir à gérer les escapades sexuelles de son père.
Chelsea Clinton, 28 ans, a depuis bien grandi et s’est révélée, contre toute attente, un atout de campagne pour sa mère Hillary, candidate démocrate à la Maison Blanche. Chelsea menait jusque-là une vie discrète, éloignée de la politique et ne semblait pas très à l’aise sous le feu des projecteurs. On savait qu’elle avait étudié à Stanford, en Californie, puis à Oxford, en Grande-Bretagne, qu’elle s’était installée à New York où elle travaille comme analyste dans un hedge fund avec un confortable salaire de plus de 200 000 dollars par an. Son petit ami, Marc Mezvinsky, est un banquier chez Goldman Sachs dont le père, un ancien élu du Congrès, est actuellement en prison pour une affaire d’escroquerie.
Quand elle a commencé à parcourir le pays au nom de sa mère en janvier, la jeune femme, qui a pris un congé sans solde, n’était pas prise au sérieux. Elle était là pour tenter de séduire les jeunes électeurs dans les universités, une tâche bien difficile face au candidat Barack Obama, particulièrement populaire dans cette catégorie de la population. Un correspondant de la chaîne de télévision MSNBC, David Shuster, affirmait alors que l’équipe de campagne d’Hillary forçait Chelsea « à faire la pute » en lui demandant de passer des coups de fil aux super-délégués, ces notables du parti démocrate dont les voix pourraient être décisives dans la lutte entre Barack Obama et Hillary Clinton. Cela lui a valu d’être temporairement suspendu pour cette remarque jugée déplacée.
De semaines en semaines, Chelsea Clinton a pris de l’assurance. Un jour un étudiant lui a demandé si le scandale Monica Lewinsky avait entamé la crédibilité de sa mère. « Je ne pense pas que cela soit vos affaires », a-t-elle répondu du tac au tac. Elle se révèle convaincante et parle avec aisance des sujets les plus sérieux. Contrairement à son père, elle n’a pas encore fait la Une des journaux concernant d’éventuelles gaffes. Prudente, elle évite les médias et ne leur accorde pas d’entretiens. “Chelsea a montré au cours des derniers mois qu’elle est, à n’en pas douter, une Clinton. Elle a la politique dans la peau et elle est étonnamment bonne en la matière », estime le New York Magazine.
Les remarques sexistes concernant sa mère ont sans doute joué un rôle dans son implication dans la campagne. Chelsea a envoyé autour d’elle un point de vue écrit par une militante féministe Robin Morgan se plaignant que les femmes ne soutiennent pas davantage Hillary Clinton. « Je ne suis pas d’accord avec tout… mais je crois qu’il est important d’examiner cette thèse. J’avoue que je ne m’en étais pas rendue compte jusqu’à ce que des types se lèvent et crient « repasse mes chemises » et qu’en plus les médias s’en soient amusés et n’aient pas été scandalisés », a-t-elle ajouté en commentaire.
Alors qu’on lui demandait fin mars lors d’un meeting électoral en Pennsylvanie si sa mère ferait un meilleur président que son père, elle a répondu : « Je pense qu’elle serait un meilleur président ”. Et elle l’a redit en avril, en expliquant qu’Hillary était « davantage préparée et plus progressiste » et que son père en 1993. Selon Chelsea, il ne maîtrisait pas alors complètement le fonctionnement du Congrès quand il est arrivé à la Maison Blanche. Plutôt vexant pour Bill.
samedi 3 mai 2008
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1 commentaire:
Chelsea est un atout pour Hillary ce qui n'est clairement pas le cas de Bill. Néanmoins, l'impact d'Obama sur les jeunes est tel que l'influence réelle de la fille Clinton est assez faible en termes électoraux. Reste que ses phrases répétées sur son père (ma mère est mieux préparée, mon père n'était pas assez progressiste, etc) valent leurs pesants de cacahouètes.... et en disent long sur l'état du couple Clinton. L'avenir dira qui du père ou de la fille pèsera le plus lourd dans la balance. Je parie (malheureusement pour Hillary) sur le père...
Olivier
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