Ce n’était pas son objectif mais c’est bien ce qui pourrait arriver à Hillary Clinton : devenir la première femme vice-présidente des Etats-Unis, au côté de Barack Obama président. Cette idée d’un « ticket » Obama-Clinton ou Clinton-Obama a été évoquée à plusieurs reprises au cours de la campagne des primaires démocrates et elle rencontre un certain succès auprès des électeurs. Dans un sondage Gallup/USA Today publié la semaine dernière, 55% des démocrates sont favorables à un ticket Obama-Clinton, une idée qui a surtout les faveurs des partisans de Clinton. En revanche, une majorité de partisans d’Obama rejette cette idée.
Début mars, les Clinton, Hillary et son ex-président de mari Bill, avaient évoqué la possibilité d’un ticket mais ils voyaient Hillary numéro un. Leur objectif paraissait alors d’affaiblir la candidature Obama. « Il (Barack) gagnerait les zones urbaines et les élites, et elle gagnerait les zones rurales traditionnelles que nous avons perdu quand Reagan était président. En additionnant ces deux choses, vous auriez une force pratiquement imbattable », avait dit Bill Clinton. Obama avait à l’époque écarté fermement cette idée, accusant les Clinton de jouer un jeu tactique. Il avait estimé que ce n’était pas à Hillary Clinton, qui ne faisait pas la course en tête, de proposer ce ticket. Il craignait surtout que des électeurs se détournent de lui en se disant qu’il pourrait de toute façon devenir vice-président.
Aujourd’hui, l’option est clairement un ticket avec Obama numéro un. Les Clinton de retour à la Maison Blanche par la petite porte, c’est quelque chose pourtant de difficile à imaginer, et pour Obama cela relèverait sans doute du casse-tête au quotidien. Une des questions à régler serait notamment : que faire de Bill ? Déjà, elle se poserait si Hillary Clinton était élue présidente mais encore plus si Hillary devient vice-présidente. Dans un point de vue publié récemment dans le New York Times, l’auteur Jack Bass suggère d’occuper Bill. « Aucun occupant de la Maison Blanche n’a envie d’un ancien président agité traînant dans les environs ». Selon lui, il faut donner à Bill « un vrai boulot avec du vrai pouvoir ». Il suggère que Bill Clinton remplace son épouse comme sénateur de l’Etat de New York. « Le manque d’expérience législative sera … un nouveau défi pour lui ».
Ceux qui ne croient pas à l’option d’un ticket Obama-Clinton estiment aussi que Hillary Clinton risquerait d’entâcher l’image et le message de changement d’Obama, et qu’elle aurait du mal à accepter une place de numéro 2 après avoir tant espéré être la numéro 1. Ceux qui y croient disent que Barack n’aura pas le choix s’il veut s’assurer le soutien des électeurs fidèles à Clinton, notamment les femmes, et qu’il vaut mieux avoir Hillary sous contrôle à la Maison Blanche plutôt qu’au Sénat à lui pourrir la vie.
Dans un point de vue publié sur le site RealClearPolitics, Bob Beckel, un expert politique qui a travaillé pour la campagne présidentielle de Walter Mondale en 1984, estime qu’Obama va être contraint de choisir Hillary Clinton pour former un « ticket ». Selon lui, les électrices démocrates, dont une bonne partie soutient fermement Hillary, auront du mal à accepter le « gouverneur blanc » dont on évoque le nom comme colistier d’Obama. Bob Beckel pense que des super-délégués, dont certains doivent leur carrière aux Clinton, pourraient demander à Obama de choisir Clinton en échange de leur ralliement. « Si Hillary veut être sur le ticket, si ses délégués loyaux l’exigent et si la machine Clinton met tout son poids pour l’obtenir, elle sera sur le ticket », écrit-il.
Un groupe de démocrates VoteBoth milite pour un ticket Obama-Clinton. « Pourquoi se contenter d’avoir un candidat qui a le soutien de 51% des démocrates quand vous pouvez avoir le ticket de rêve qui rassemble 100% des démocrates ? » selon le porte-parole du groupe Sam Arora. « Une génération entière d’électeurs a été électrisée par cette campagne, par les positions des candidats, leur histoire et la possibilité de créer un vrai changement en Amérique. Nous ne pouvons pas laisser cet élan s’arrêter à la Convention nationale démocrate, quand le parti choisira le ticket. VoteBoth.com pense que les sénateurs Clinton et Obama devraient faire campagne ensemble pour l’élection générale ».
L’Histoire a en tout cas montré que des rivaux politiques sont capables de former des tickets. En 1960, John Fitzgerald Kennedy a choisi comme colistier Lyndon Johnson, ce qui paraissait impossible pour certains. Côté républicains, Ronald Reagan a choisi George Bush père comme vice-président. Tout est donc possible.
lundi 19 mai 2008
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1 commentaire:
Que veulent les Clinton?
Pourquoi les SD ne se déclarent ils pas pour arrêter ce retropédalage?
Pourquoi les médias continuent à s'interesser à eux?
Est ce que c'est le déluge après les Clinton?
Cela fait 8 ans que l'Amérique continie à vivre, je le concède survie.
Pourquoi c'est à Obama de tout tenter, pendant qu'elle le freine, le fatigue inutilement et en plus donne du grain à moudre aux républicains? Elle fait douter.
Pourquoi tout le monde laisse faire?
Que ce serait il passé si Hillary avait été à la place d'OBAMA.
Elle lui vole sa victoire, la victoire de la nouvelle Amérique.
C'est quand même pas insurmontable de comprendre que l'on perd ou l'on gagne quand on va à une élection.
C'est triste qu'elle continue à menacer, ..., au lieu de se retirer de manière élégante.
C'est Clinton ou Clinton!
Je m'en étrangle./
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