Jeune, beau, brillant orateur, Barack Obama vogue sur l’Obamania qui fait de lui l’icône du changement. La courte carrière politique du candidat à la Maison Blanche lui permet de bénéficier d’une réputation de fraîcheur qui plaît aux électeurs démocrates.
Mais cette réputation correspond-elle à la réalité ?
La ville de Chicago, le berceau politique d’Obama, sénateur de l’Illinois, a une réputation qui est loin de collée avec la fraîcheur proclamée du candidat, comme le rappelle lundi un éditorialiste du Wall Street Journal John Fund : « Les questions suivantes n’ont pas encore fait l’objet d’un examen approfondi : comment a-t-il grimpé si rapidement dans le monde politique si notoirement suspect de Chicago ? Et qui étaient ses associés ? » Et d’ajouter : « David Axelrod, le Karl Rove de M. Obama, est un rouage de longue date de la machine Daley qui domine Chicago depuis un demi-siècle. Le gouverneur Blagojevich, qui fait aussi partie de cette machine, a partagé d’importants collecteurs de fond avec M. Obama » (Pour nos lecteurs qui ne suivent pas de près la politique américaine, Karl Rove est le maestro républicain de la carte électorale qui a permis au président George W. Bush de s’installer à la Maison Blanche en 2000 et de rempiler en 2004. Il a très mauvaise réputation chez les démocrates qui l’accusent d’avoir utilisé les pires tactiques pour gagner).
Dans le monde politique américain, la « machine Daley » a une réputation sulfureuse. Cette organisation politique très efficace, souvent accusée de corruption, a été mise en place par l’ancien maire démocrate de Chicago, Richard Joseph Daley, décédé en 1976, qui est resté au pouvoir pendant 21 ans, de 1955 à 1976. Aujourd’hui, elle bénéficie à son fils aîné, Richard M. Daley, maire de Chicago depuis 1989. Par ailleurs, dans le registre dynastie politique, le frère du maire actuel, William M. Daley, a été secrétaire au Commerce du président Bill Clinton.
Dans ce contexte politique local sulfureux, les détracteurs de Barack Obama s’interrogent sur ses liens avec le promoteur Antoin « Tony » Rezko, accusé par la justice d’avoir utilisé ses relations politiques avec le gouverneur de l’Illinois, Rod Blagojevich, dans un scandale de pots-de-vin. Barack Obama n’est pas impliqué dans cette affaire mais M. Rezko l’a aidé à collecter de l’argent pour ses campagnes électorales. Surtout, Obama a acheté en 2005 sa maison à Chicago, le jour même où l’épouse de Rezko achetait le terrain adjacent au même vendeur. Quelques mois plus tard, elle revendait une partie de ce terrain à Obama pour lui permettre d’agrandir son jardin. Barack a reconnu que c’était une erreur car son ami était déjà soupçonné de malversations mais il a démenti avoir renvoyé l’ascenseur à Rezko. Il a démenti également que l’achat du terrain par Rezko lui ait permis d’acheter la maison 300 000 dollars de moins que le prix initialement demandé.
mardi 4 mars 2008
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4 commentaires:
Si on commence a fouiller dans le passe et les transactions douteuses de chaque homme / femme politique, on ne pourra plus voter pour personne. Je ne les defends pas, loin de la, mais il faut etre realiste: on n'arrive pas a ce niveau politique si on ne s'est pas un peu sali les mains en chemin (bien que j'aimerais imaginer le contraire). C'est comme en sport non?
Jusqu'à preuve du contraire, Obama n'est pas poursuivi pour de quelconques malversations. Mais,il est toujours plutôt sain de se rappeler que la quête du pouvoir n'est pas un conte de fées.
@flo et Jérôme : le problème concernant Barack Obama, c'est qu'il se présente notamment comme l'homme anti-lobby (particulièrement ceux à Washington) et comme le président qui veut rompre avec ces pratiques. Un peu gênant donc quand même…
@Lyonel: c'est vrai, mais cela aussi est de bonne guerre. Obama n'est pas le premier (ni le dernier) a proclamer vouloir ramener l'integrite a Washington. Bush l'avait bien promis aussi...
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