Bill Clinton est vraiment encombrant pour Hillary. Quand il parle trop, le spectre de Billary refait surface (deux Clinton se partageant le pouvoir à la Maison Blanche). Quand il fait profil bas, on s’interroge sur sa mise à l’écart. Parce qu’il est un ancien président, ses propos sont examinés à la loupe, pratiquement autant que ceux des deux candidats démocrates Barack Obama et Hillary Clinton. Plus que Michelle Obama et Cindy McCain (l’épouse du candidat républicain John McCain), dont le manque d’expérience en politique entraîne à relativiser leurs éventuelles gaffes, Bill est jugé à l’aune de son passé.
La veille du « Second Super Tuesday », mardi 4 mars, les médias étaient d’accord pour dire que ses propos quelques semaines auparavant sur la nécessité pour Hillary Clinton de gagner l’Ohio ET le Texas si elle voulait continuer la compétition étaient une erreur qui coûterait cher à la candidate. En cas de défaite de la candidate dans l’un des deux Etats, les propos de Bill seraient utilisés par la campagne Obama pour la pousser vers la sortie. Mais, au lendemain de la victoire d’Hillary dans l’Ohio ET le Texas, les commentaires soulignaient exactement le contraire. Après s’être demandé si l’ex-président avait perdu son flair politique, les médias s’interrogeaient admiratifs sur l’impact des propos de Bill qui auraient eu pour effet d’encourager les pro-Hillary à se déplacer pour voter.
Avant de porter un jugement définitif sur le rôle de Bill dans la campagne, on retient surtout pour l’instant ses attaques contre Barack Obama, au point que les médias américains l’avaient qualifié de pit-bull d’Hillary. Juste avant la primaire du New Hampshire, il avait parlé de « conte de fée » à propos de l’opposition d’Obama à la guerre en Irak. Après la primaire en Caroline du Sud, un Etat à forte population noire, il avait comparé la victoire d’Obama à celle de Jesse Jackson il y a vingt ans, renvoyant en quelque sorte Barack à une candidature ethnique. Ces attaques auront finalement peut-être été fatales à Hillary. Elles ont en tout cas mobilisé la communauté noire derrière Obama. C’est à partir de ce moment que la campagne du jeune sénateur a véritablement pris son envol, lui permettant d’entamer le caractère soi-disant inéluctable de la candidature d’Hillary. Au point de se demander, si inconsciemment, Bill souhaite réellement la victoire de son épouse.
La question reste donc posée : Bill est-il utile à la campagne d’Hillary ? L’ex-président continue d’arpenter les Etats-Unis pour défendre la candidature de son épouse. Jeudi, il était dans le Wyoming. Vendredi, il était dans le Mississipi. Il se concentre sur les zones dites « secondaires ». Il collecte aussi de l’argent et appelle les superdélégués, utilisant son prestige d’ancien président. Les super-délégués sont ces notables du parti démocrate, dont le vote pourrait se révéler décisif lors de la convention qui décidera officiellement qui sera le candidat démocrate pour l’élection de novembre.
Mais ce n’est pas un hasard si le soir du « Second Super Tuesday », Hillary se trouvait seule, sans son mari, pour fêter sa victoire, fait remarquer Joe Klein, dans Time magazine. “Et c’est seule qu’elle peut gagner l’investiture », ajoute-t-il. Comme Hillary aime à le répéter : « Dans ma Maison Blanche, on saura qui porte le tailleur-pantalon ».
samedi 8 mars 2008
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1 commentaire:
Projetons-nous un peu ; tu imagines les dîners officiels avec Bill ? Il connaît déjà tous les chefs d'Etat ? Quelle répartition des rôles ? A-t-il déjà indiqué (même en rigolant) ce qu'il ferait s'il était "premier monsieur" ? Du caritatif, autre chose ?
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