mardi 30 septembre 2008

Numéro deux du monde

Ouah, trop facile la politique étrangère ! Une paire de jumelles, un bon livre d’histoire sur les relations internationales, un passeport, et vous voilà prêt pour devenir maître de l'univers. Vous n’y croyez pas ? Et bien écoutez la républicaine Sarah Palin, candidate au poste de numéro deux du monde. C’est tellement simple qu’on n’y avait pas pensé avant et cela devrait susciter chez les enfants américains des envies de carrière de maître de l’univers, à défaut d’être Superman ou Batman.

Voici en quelques extraits, la leçon de politique étrangère de la gouverneure de l’Alaska :

Interrogée le 11 septembre par un journaliste de la chaîne de télévision ABC News sur ce qu’elle avait appris à vivre si proche de la Russie, elle a répondu : « Ils sont nos voisins et vous pouvez actuellement voir la Russie depuis une île en Alaska ».

Il y a quelques jours, la journaliste de la chaîne de télévision CBS, Katie Couric est revenue sur le sujet dans un entretien avec Sarah Palin : « Vous avez cité la proximité de l’Alaska avec la Russie comme faisant partie de votre expérience politique, que vouliez-vous dire par là? Palin : L’Alaska a une frontière maritime avec un pays étranger la Russie et de l’autre côté une frontière terrestre avec le Canada… Couric : En quoi cela renforce vos qualifications en politique étrangère ? Palin : Cela les renforce certainement car nos voisins sont des pays étrangers et je dirige cet Etat (l’Alaska). Couric : Avez-vous été impliquée dans des négociations par exemple avec les Russes ? Palin : Nous avons des missions commerciales. »

Je vous laisse regarder cette vidéo :



A un autre moment, Katie Couric demande à Sarah Palin pourquoi elle n’avait pas de passeport jusqu’à l’an dernier et si cela voulait dire un manque d’intérêt et de curiosité à l’égard du reste du monde. Palin: “Je ne suis pas de ceux qui peut-être viennent d’un milieu, vous savez, les enfants qui obtiennent leur diplôme à l’université et à qui les parents donnent un passeport et un sac à dos et leur disent de voyager à travers le monde. Non, j’ai travaillé toute ma vie. En fait, j’ai eu deux métiers toute ma vie jusqu’à ce que j’ai eu des enfants. Je ne faisais pas partie de cette culture. La façon dont j’ai compris le monde l’a été à travers l’éducation, les livres, les média qui m’ont fourni beaucoup de perspective sur le monde ».

Son colistier John McCain a reproché l’inexpérience et la naïveté de son adversaire démocrate Barack Obama en matière de politique étrangère lors de leur débat vendredi.

Il n’a pas dû écouter les entretiens donnés par Sarah Palin. A moins qu’il ne soit dur d’oreille.

vendredi 26 septembre 2008

T’as vu mon bracelet ?

Ce fut peut-être le moment décisif du débat entre le candidat républicain John McCain et le candidat démocrate Barack Obama. Et dans les années à venir on se rappellera peut-être de ce moment comme « la bataille des bracelets ».

Sur le ton de la confidence, McCain nous a raconté l’histoire d’une femme qui est venue le voir lors d’un meeting électoral dans le New Hampshire. « Sénateur McCain, je veux que vous me fassiez l’honneur de porter un bracelet avec le nom de mon fils gravé dessus. Il avait 22 ans et il a été tué au combat près de Bagdad » - Matthew Stanley – « avant Noël l’an dernier ». Et je lui ai dit : « Je porterai son bracelet avec honneur ».

Et là Obama a sans doute vu s’envoler des millions de votes vers son adversaire et il ne pouvait pas laisser passer cela. « Laissez-moi faire juste une remarque. J’ai aussi un bracelet, de la mère du sergent Ryan David Jopek, qui n’a été donné à Green Bay. Et elle m’a demandé : « Pouvez-vous s’il vous plait m’assurer qu’une autre mère ne vivra pas ce que je suis en train de vivre ? ». C’est sûr que pour les téléspectateurs qui étaient un peu perdus dans la bataille de chiffres économiques, l’échange avait quelque chose de plus familier.

Autrement, Bush a eu les oreilles qui ont sifflé lors du débat. Dès son petit laïus d’introduction, Obama a résumé les choses de manière plutôt efficace : la crise financière “est le verdict final de huit ans de politiques économiques qui ont échoué, promues par George Bush, soutenu par le sénateur McCain”. « John, c’est votre président, avec qui vous avez dit être d’accord 90% du temps, qui a présidé cette orgie de dépenses et d’énormes déficits. Et vous avez voté pour pratiquement tous ses budgets. Aussi, être ici après huit ans et dire que vous allez contrôler les dépenses et équilibrer nos réductions d’impôts pour qu’elles aident les familles des classes moyennes, quand au cours des huit dernières années cela ne s’est pas produit. Je pense que c’est un peu dur à avaler. » Et là c’est McCain qui a vu des millions de votes s’envoler. Il a dû rendre les armes et abandonner Bush à son sort. « Il est bien connu que je n’ai pas été élu Miss Amabilité au Sénat ni avec l’administration. Je me suis opposé au président sur les dépenses, sur le changement climatique, sur la torture des prisonniers, sur Guantanamo, sur la façon dont la guerre en Iraq était menée. J’ai un long bilan en la matière et les Américains le savent très bien ». Encore un peu, il allait nous dire qu’il était démocrate.

Sur la défensive sur l’économie, McCain était en revanche beaucoup plus à l’aise sur la politique étrangère, son domaine de prédilection. Et il s’est montré plutôt sarcastique à l’égard d’Obama en ne cessant d’affirmer que ce dernier ne comprenait pas ce qu’il fallait faire. « Je crains que le sénateur Obama ne comprend pas la différence entre une tactique et une stratégie » (la plupart des téléspectateurs non plus sans doute) « Je ne pense pas que le sénateur Obama comprend qu’il y avait un Etat dans une situation d’anarchie au Pakistan quand Musharraf est arrivé au pouvoir ». Obama, moins à son aise que sur l’économie, n’a pas raté McCain sur l’Iran. « Je suis complètement d’accord que les présidents doivent être prudents dans ce qu’ils disent. Mais vous savez, venant de vous qui, dans le passé avait menacé d’extinction la Corée du Nord et chanté des chansons sur le bombardement de l’Iran, je ne sais pas si ce que vous dites est crédible ».

Mais tout cela n’a que peu de poids comparé à la bataille des bracelets.

jeudi 25 septembre 2008

Sarah Potemkine

Comment réussir à faire croire que la candidate républicaine à la vice-présidence, Sarah Palin, a les compétences nécessaires pour occuper le poste si elle est élue par les Américains avec son colistier John McCain ? Et bien tout simplement en faisant des photos.

Nous avons eu mardi Sarah Palin avec Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’Etat, éminence grise républicaine en politique étrangère. Sarah Palin avec le président afghan Hamid Karzaï. Sarah Palin avec le président colombien Alvaro Uribe. Mercredi, elle a enchaîné les rencontres avec les dirigeants de Géorgie, d’Ukraine, d’Iraq, du Pakistan et d’Inde. Pour elle, c’était vraiment une première. Elle n’avait jamais rencontré jusqu’à maintenant de dirigeants d’autres pays.

La gouverneure de l’Alaska a eu de la chance, ils étaient tous là à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU. Elle n’a même pas eu besoin de se rendre à l’étranger ou de se pencher à sa fenêtre en Alaska pour tenter de voir Vladimir Poutine en Russie et avoir l’air de s’y connaître en politique étrangère.

Il y a plus de deux siècles, Grigori Aleksandrovitch Potemkine avait eu la géniale idée de construire les façades de faux villages prospères pour cacher une réalité misérable à l’impératrice Catherine II de Russie lors d’une visite en Crimée. L’expression « villages potemkine » est depuis passée à la postérité.

Sarah Palin est un peu un village potemkine à elle toute seule. Tout dans la façade mais pas grand chose derrière. Pour la campagne McCain, il fallait remplir très vite ses lacunes en politique étrangère avant le débat la semaine prochaine avec le candidat démocrate à la vice-présidence Joe Biden, président de la Commission du Sénat aux affaires étrangères et vieux routier de la politique washingtonienne. Faute de temps, les photos font l’affaire.

Sinon, la formation est plutôt accélérée, c’est le moins que l’on puisse dire. “Les réunions sont très utiles et informatives”, a déclaré Sarah Palin à propos de ses rencontres à New York. Mais le masque va-t-il tomber lors du débat avec Biden ? La réponse la semaine prochaine.

dimanche 21 septembre 2008

Boulots de (bip)

C’est le journal américain The Onion qui nous livre cette information exclusive. Et les bourses du monde entier qui ont connu des moments particulièrement agités la semaine dernière pourraient se saisir de cette nouvelle pour repartir à la hausse.



A retenir, la phrase de Lou Warren, qui vient de perdre son poste d’ouvrier fixant des sièges sur des tondeuses à gazon en raison de la délocalisation de son entreprise en Equateur : “Mon grand-père avait un boulot de merde, mon père avait un boulot de merde, je voudrais un président qui garantit que mon fils aura un boulot de merde ».

Une petite réaction de M. Besancenot ?

jeudi 18 septembre 2008

Obamania : tournée mondiale

Nous poursuivons notre tour du monde de l’Obamania qui tel un virus s’est répandue à travers le monde. Cette fois-ci, nous nous arrêtons en Jamaïque avec Cocoa Tea, alias Calvin George Scott, un chanteur de reggae qui a choisi de dédier une chanson au candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama.



Nous ne sommes pas en mesure pour l’instant de démarrer la tournée mondiale de la Palinmania. L’enthousiasme pour la candidate républicaine à la vice-présidence, Sarah Palin, semble très concentré dans son Etat de l’Alaska et dans quelques méga-églises évangéliques à travers le reste des Etats-Unis. Un chanteur country en après-skis pourrait faire l’affaire. Un Canadien est-il candidat ?

lundi 15 septembre 2008

Obamania à Venise

C’est moins impressionnant que le meeting à Berlin où le candidat démocrate Barack Obama a réuni cet été 200.000 Allemands en adoration. Mais cela correspond mieux à la nouvelle modestie de la campagne Obama. Dans cette vidéo, ce gondolier de Venise chante son soutien au candidat démocrate. « Comme beaucoup d’autres Italiens, nous aimerions voter pour le sénateur Obama mais comme ce n’est pas possible, nous voulons contribuer aux efforts d’Américains vivant en Italie en faisant ce que nous savons le mieux faire : chanter », nous explique ce gondolier qui brandit son t-shirt Obama 08. « Après huit ans dans le noir… le monde est en train de désagréger. Maintenant il y a Obama pour faire revivre le rêve américain…. Elisez Obama président », chante-t-il sur sa gondole.



Pas sûr que le message arrive jusqu’aux supporters de la candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin en Alaska… Venise, c’est où ? A Las Vegas ?

vendredi 12 septembre 2008

Danser avec Ellen

Le talk show télévisé d’Ellen DeGeneres est un passage obligé pour les candidats à la présidentielle américaine. Le démocrate Barack Obama y est venu il y a quelques mois, et son épouse Michelle, il y a quelques jours. « Je dois dire, votre mari est un bon danseur, mais vous êtes une meilleure danseuse que lui », a déclaré Ellen. « Je sais. C’est ce que je lui dis depuis des années, je danse mieux que lui », lui a répondu Michelle.

Je vous laisse juger avec ces deux vidéos :





Et le candidat républicain John McCain dans tout cela. Et bien, il est venu chez Ellen il y a quelques mois mais il n'a pas dansé. On ne sait pas s'il a refusé ou si ce test de danse lui a été épargné.

jeudi 11 septembre 2008

Joe le gaffeur

Joe Biden, le colistier du candidat démocrate Barack Obama, est connu pour ses gaffes. Et bien, il ne déçoit pas. Comme vous pouvez le voir dans cette vidéo, il a demandé cette semaine à un paralytique de se lever de sa chaise roulante. Comprenant soudain qu’il n’avait pas de pouvoirs divins, Biden a demandé plus sagement à la foule de se lever pour applaudir le sénateur local Chuck Graham, bloqué dans son fauteuil.



Plus gênant politiquement, Biden a déclaré mercredi qu’Hillary Clinton était « aussi voire plus qualifiée » que lui pour être vice-président des Etats-Unis : « Franchement, cela aurait pu être un meilleur choix que moi ». Quel moral de vainqueur ! Les démocrates, rendus nerveux par les sondages, n’avaient pas besoin de cela.

On attend toujours les gaffes de l’inexpérimentée Sarah Palin, colistière du candidat républicain John McCain. Pour l’instant, elle a réussi à les éviter en ne s’exposant pas trop. Et sa première grande interview télévisée à la chaîne de télévision ABC News diffusée jeudi a montré qu’elle avait surtout bien appris sa leçon. Malheureusement dans la vraie vie, il ne suffit pas d’apprendre par cœur quelques fiches préparées par des conseillers pour savoir comment prendre des décisions de politique étrangère.

Si John McCain est élu, on souhaite vraiment qu’il reste en bonne santé.

mardi 9 septembre 2008

Dream team

L'automne sera peut-être la saison des regrets pour les démocrates. Le candidat républicain John McCain surfe sur le brillant coup tactique réalisé en choisissant comme colistière la pétillante Sarah Palin et l’avance qu’avait le candidat démocrate Barack Obama dans les sondages a fondu. Et certains commencent à se demander si Obama n’a pas fait une erreur en ne choisissant pas sa rivale des primaires Hillary Clinton comme colistière.

S’il l’avait fait, McCain n’aurait pas choisi Palin mais sans doute l’ex-démocrate Joe Lieberman et le duo n’aurait rien eu d’excitant. Ils auraient vraiment eu du mal à proclamer représenter le changement, avec le même aplomb que McCain-Palin, tout en proposant de mener en gros la même politique que la très impopulaire administration Bush. Maintenant, c’est le ticket démocrate qui ne semble pas excitant avec un Joe Biden, vieux routier de la politique washingtonienne, qui a franchement du mal à incarner la nouvelle manière de faire de la politique vantée par Obama. Au lieu d’apparaître divisés, comme ils l’ont été au début de leur convention de Denver fin août, les démocrates auraient été dopés par l’annonce (surprise, car si Obama avait pris cette décision, beaucoup de monde aurait été étonné) du choix d’Hillary. Les partisans les plus fervents (surtout ferventes) d’Hillary auraient hurlé leur joie (au lieu de ronchonner), ses riches donateurs auraient ouvert leur porte-monnaie avec moins de réticence. Et puis cela aurait été une excellente histoire pour les médias. Je vois déjà les titres : « The dream team ».

L’éditorialiste du New York Times Maureen Dowd, qui pendant les primaires démocrates n’a cessé d’exprimer sa détestation d’Hillary Clinton, semble maintenant avoir des regrets : « Vous savez ce que je pense, parce que vous y pensez aussi. Si Barack Obama avait choisi Hillary Clinton comme colistière, nous serions maintenant entrain d’attendre la plus grande nuit de l’histoire de la politique américaine : le débat le 2 octobre entre les deux candidates à la vice-présidente, Ma Barker (alias Hillary Clinton) et Sarah Barracuda (alias Sarah Palin). Maintenant, malheureusement, nous devrons attendre jusqu’à 2012 quand les deux concurrentes les plus acharnées de la campagne seront à n’en pas douter face à face lors du débat présidentiel, avec Palin bénéficiant toujours de la victoire en 2008 contre Obama (qui est maintenant de retour au Sénat organisant sa sous-commission sur l’Afghanistan) ». Pas très optimiste de la part de celle qui comparait il y a quelques mois Hillary Clinton à l’ombre et Barack Obama à la lumière.

Obama n’a pas voulu d’Hillary comme colistière, sans qu’on sache si c’est en raison d’une animosité personnelle, d’une crainte de se retrouver à la Maison Blanche avec le couple Clinton surveillant par-dessus son épaule ce qu’il fait ou d’un choix politique de couper avec les années de la présidence Bill Clinton. La haine suscitée par Hillary chez un certain nombre de partisans d’Obama est assez frappante. Les mêmes se sont déchaînés contre Palin d’une façon qui fait s’interroger sur la part de misogynie dans cette animosité à l’égard de ces deux femmes.

Et maintenant, on se demande si Obama n’a pas fait une deuxième erreur en refusant le financement public pour sa campagne, préférant lever lui-même des fonds, ce qui lui permet de ne pas être restreint par le plafond imposé par le financement public. Un article de New York Times révèle en effet cette semaine que, après des mois de collectes record, la campagne Obama n’a pas rempli ses objectifs ambitieux pour juin et juillet. En plus en refusant le financement public, Obama n’a pas respecté une promesse qu’il avait faite quelques mois plus tôt. John McCain peut compter lui sur les 84 millions de dollars de financement public et peut se concentrer sur sa campagne sans avoir à organiser des réunions avec des donateurs. Obama va devoir continuer à collecter de l’argent et n’aura finalement pas tellement beaucoup plus d’argent que son adversaire républicain, selon le quotidien.

dimanche 7 septembre 2008

Le monde de Sarah

Sarah Palin, la colistière du candidat républicain à la présidentielle John McCain, appartient à la droite religieuse américaine. Baptisée catholique à l’origine, elle a été rebaptisée à l’âge de 12 ou 13 ans à l’église pentecôtiste de l’Assemblée de Dieu, dans la petite ville d’Alaska où elle a grandi, Wasilla. Palin a fréquenté cette église jusqu’en 2002. Cette année-là, dans la perspective sans doute de sa campagne pour devenir gouverneur de l’Alaska, elle a changé d’église et a choisi la Wasilla Bible church, plus discrète et moins démonstrative, qui croit dans une lecture littérale de la Bible mais n’est pas pentecôtiste.

Malgré tout, ces années à l’église de l’Assemblée de Dieu ont façonné la vision du monde de celle qui aspire à devenir vice-présidente des Etats-Unis. Le pentecôtisme est une mouvance protestante évangélique qui croit que chacun peut être sauvé par la foi en Jésus et que la Bible a une autorité suprême et définitive en matière de foi. Les pentecôtistes croient aux guérisons miraculeuses et pensent que le baptême de l’Esprit-Saint est toujours accompagné au départ par la manifestation extérieure du « parler en langues », la glossolalie.

Si vous avez vu le film « Borat , leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan », le faux documentaire de Sacha Baron Cohen mettant en scène le journaliste kazakh, Borat, en voyage aux Etats-Unis, Borat se trouve à un moment dans une église pentecôtiste où il retrouve la foi.

Dans la vidéo ci-dessous, vous pouvez voir comment se déroule un vrai baptême dans une église pentecôtiste similaire à celle que Sarah Palin a fréquenté pendant environ 25 ans.

vendredi 5 septembre 2008

Médusés

Gonflés à bloc. Les républicains étaient extatiques mercredi à la Convention de St Paul qui a consacré John McCain comme leur candidat à l’élection présidentielle du 4 novembre. Et pourtant il y a quelques semaines, l’humeur n’était pas aussi joyeuse : le président sortant républicain George W. Bush est plus impopulaire que jamais chez une majorité d’Américains à cause de l’Iraq et de Katrina, John McCain est à peine toléré par la franche la plus conservatrice du parti républicain qui le considère comme pas assez à droite, le candidat démocrate, Barack Obama, est jeune et charismatique et incarne le changement, le conservatisme est considéré comme à bout de souffle aux Etats-Unis après plus de vingt ans de révolution reaganienne.

Mais soudain est arrivée la surprise. Une mère de famille de 44 ans qui a redonné aux républicains l’envie de gagner et incarne un conservatisme estampillé pur sucre, triomphant et sûr de lui. Sarah Palin, gouverneur de l’Alaska choisi par McCain pour être sa colistière, a tenu mercredi un discours offensif et a usé de son charme de femme ayant les deux pieds sur terre.

Et la presse et la gauche américaine ont regardé médusés le show Palin.

Les médias de centre gauche ont fait des commentaires pincés. Selon le New York Times, Palin n’a fait que le plus facile. « Son discours à la Convention républicaine, s’il a été prononcé avec assurance et accueilli avec extase par l’audience, pourrait avoir été la partie la plus facile », analyse Adam Nagourney. « L’écran de fumée Sarah Palin », écrit Katrina vanden Heuvel dans le journal progressiste The Nation. Mais elle s’inquiète : « Si les républicains réussissent à faire que cette élection porte sur autre chose que les sujets de fond, alors ils vont probablement gagner. S’il s’agit d’une femme gouverneur sympathique qui sait se servir d’un fusil et dépecer un élan, ou d’une commandante de la Garde nationale d’Alaska qui va à l’église, ils vont probablement gagner. Ou s’ils réussissent l’exploit de donner le sentiment que le ticket réactionnaire de droite McCain-Palin est plus ‘proche des gens’ que Obama-Biden dont la position sur les questions de fond est en accord avec des millions d’Américains qui veulent un gouvernement plus actif dans ces temps économiques difficiles, alors ils vont probablement gagner ».

Le candidat démocrate à la vice-présidence, Joe Biden, l’a joué sport en disant qu’il avait été impressionné par la manière dont Sarah Palin avait prononcé son discours. Il assuré qu’il attaquerait son adversaire sur le fond mais éviterait les attaques personnelles. « Je ne suis pas bon pour les petites piques », a-t-il dit. Et il s’en est pris aux commentaires virulents parus dans la presse et dans les blogs à propos de Sarah Palin, reprochant aux journalistes leur traitement « outrancier » et « sexiste » de la gouverneure d’Alaska. « Je pense que ces interrogations sur sa capacité à être gouverneur et vice-présidente et élever trois enfants, je ne sais pas qui sont ces gens mais ils ne connaissent pas de fortes femmes”, a-t-il dit.

Côté médias conservateurs, Sarah Palin est en train de devenir une héroïne aux pouvoirs quasi-surnaturels. « Sarah Palin a électrisé la convention républicaine mercredi, tout en réussissant à faire face à un prompteur déficient et à un texte qui n’était pas la version finale », écrit Fox News. « Pendant une partie de son discours, elle ne pouvait pas voir son prompteur à cause des pancartes qui lui barraient la vue. C’est alors qu’elle a ajouté la phrase où elle explique la différence entre une « Maman allant aux matchs de hockey » et un pit-bull – le rouge à lèvres », ajoute le site web de la chaîne de télévision admirative.

Selon l’institut Nielsen qui mesure les audiences, le discours de Sarah Palin a été écouté par 37,2 millions de téléspectateurs, soit 1,1 million de moins que pour le discours d’Obama à Denver. Et Nielsen remarque que seulement six réseaux télévisés ont diffusé le discours de Palin contre dix pour Obama.

Avec tout cela, on oublie que Sarah Palin est anti-avortement, anti-mariage gay, pro-armes à feu, pour la peine de mort, soutient les programmes éducatifs prônant uniquement l’abstinence sexuelle et l’enseignement du créationnisme (la thèse selon laquelle la Terre a été créée par Dieu et que l’homme ne descend pas du singe comme le dit Darwin dans sa théorie de l’évolution).

Vous avez dit sympathique ?

jeudi 4 septembre 2008

Sarah Barracuda

“Sarah Barracuda”, c’est le surnom que ses coéquipières de basket-ball au lycée lui avaient donné en raison de son jeu intense. Sarah Palin, la colistière du candidat républicain John McCain à la présidentielle, aime le sport et la chasse. Dans son enfance, elle allait parfois chasser l’élan avec son père avant d’aller à l’école.

Dans la vidéo ci-dessous, on la voit à une séance de tir d’entraînement lors d'une visite au Koweït en 2007. Et elle a l’air très à l’aise.



Tout cela ne donne aucune indication sur sa capacité à occuper le poste de vice-président des Etats-Unis si le "ticket" républicain est élu. Mais si elle pose vraiment problème à John McCain à la Maison Blanche, on sait maintenant qu'il pourra toujours l’envoyer à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan traquer Oussama ben Laden.