mercredi 30 avril 2008

Spirituel ?

Le révérend Jeremiah Wright a été le conseiller spirituel du candidat démocrate à la présidentielle Barack Obama. Mais, il n’avait rien de spirituel lundi lors d’une longue conférence de presse à Washington dont il a été la vedette. Paranoïaque, égocentrique, amateur de la théorie du complot, il s’est rappelé au bon souvenir d’Obama qui n’en demandait pas tant. Wright était pourtant resté plutôt discret, semblant vouloir ne pas faire du tort au candidat après la polémique suscitée en mars par des extraits d’anciens sermons controversés.

« Le révérend Jeremiah Wright est allé à Washington lundi non pas pour saluer Barack Obama mais pour l’enterrer », écrit sombrement Bob Hebert, éditorialiste au New York Times. « Pourquoi, s’il est impliqué si passionnément dans la libération et l’élévation des noirs, cherche-t-il tant apparemment à couler la campagne du seul Africain-américain qui ait jamais eu une réelle chance de devenir président ?… Il réussit à diminuer la stature du sénateur Obama ». Les déclarations de Wright tombent en effet mal pour Obama qui cherche à prouver qu’il peut séduire la classe ouvrière blanche alors qu’il doit affronter son adversaire démocrate Hillary Clinton lors de primaires le 6 mai en Caroline du Nord et dans l’Indiana.

En mars, les Américains avaient découvert le révérend dans des extraits vidéo qui circulaient sur le net. Il maudissait son pays (“ Que Dieu maudisse l’Amérique pour ne pas traiter nos citoyens comme des êtres humains »), déclarait que le 11-Septembre était le résultat de la politique étrangère américaine et que le gouvernement américain avait créé le sida pour maintenir les gens de couleur dans la pauvreté. Ces extraits avaient suscité la polémique mais les partisans d’Obama les avaient alors minimisés en disant qu’ils étaient sortis de leur contexte et que les propos étaient caricaturés. Barack Obama, qui est membre depuis 20 ans de l’église du révérend Wright à Chicago, avait réussi à canaliser la polémique en prononçant un brillant discours sur les divisions raciales aux Etats-Unis. Il avait aussi trouvé des excuses à son mentor, affirmant qu’il connaissait une autre facette de l’homme : « Aussi imparfait qu’il puisse être, il a été comme une famille pour moi… Je ne peux pas davantage le renier que je ne peux renier ma grand-mère blanche… qui a proféré à plusieurs occasions des stéréotypes racistes et ethniques qui me hérissaient ».

Lundi, le révérend Wright, qui a fait trois apparitions publiques en quelques jours, s’est attaché à défendre les traditions de l’église noire. Mais ce qui a été retenu est qu’il a accusé une nouvelle fois les Etats-Unis de terrorisme, a répété que le gouvernement avait créé le virus du sida pour éliminer les gens de couleur et n’a pas renié ses sermons où il déclarait « Que Dieu maudisse l’Amérique ». Il a affirmé que Louis Farrakhan, le leader controversé de la Nation de l’Islam accusé d’avoir tenu à de multiples reprises des propos racistes, antisémites et homophobes, était “l’une des voix les plus importantes du 20ème et 21ème siècles”. Il a assuré qu’Obama n’avait pas pris ses distances avec lui et que si le candidat avait condamné ses propos, c’était pour des raisons politiques : "Les responsables politiques disent ce qu’ils disent et font ce qu’ils font en fonction des élections, des petites phrases et des sondages ».

Signe de son malaise, Obama s’en est pris à deux fois pour faire face au coup d’éclat du pasteur. Lundi, l’argument a d’abord été qu’il ne contrôlait pas ce qui disait le révérend. « Je pense certainement que les trois derniers jours indiquent que nous ne le coordonnons pas, n’est-ce pas ? … Il est évidemment libre de s’exprimer ». Le candidat a aussi critiqué ses adversaires et les médias pour passer trop de temps à remâcher les mêmes choses sur Wright. Mais mardi Obama est revenu à la charge. Et cette fois-ci il a été plus ferme : « Je suis scandalisé par les propos qui ont été tenus et attristé par le spectacle que nous avons vu hier… Je trouve ces propos révoltants. Ils sont en contradiction avec tout que ce que je suis et ce pour quoi je me bats ».

Et le 6 mai, sa conclusion pourrait être : Que dieu maudisse Wright.

lundi 28 avril 2008

Du Messie à Snobama

Souvenez-vous. C’était il y a seulement deux mois. L’Obamania déferlait sur les Etats-Unis. Les médias américains avaient du mal à trouver leurs mots pour raconter la fascinante saga du candidat démocrate à la présidentielle Barack Obama, devenu « le Messie ». Tout semblait alors possible : la paix dans le monde, la prospérité économique, l’amitié entre les peuples et même entre les démocrates et les républicains aux Etats-Unis. « Yes, we can », scandaient en chœur les foules extasiées venues voir Saint Obama, qui se faisait même applaudir quand il se mouchait, dans une atmosphère quasi-religieuse. « Après que les gens l’ont entendu parler, ils disent qu’ils se sentent en paix », s’émerveillait un coordinateur de la campagne Obama dans l’Iowa. « Espoir », « changement » étaient les mots qui dominaient la campagne.

Quelques rares voix s’inquiétaient d’un début de « culte de la personnalité » mais personne ne prêtait vraiment attention à ces empêcheurs de tourner en rond. Toutes les critiques semblaient glisser sur Obama teflon. Dans les débats, il apparaissait impérial face une adversaire Hillary Clinton tentant de l’attaquer de manière désespérée. Hillary se plaignait, en vain, de son traitement par les journalistes, tandis que Barack prenait avec détachement ses critiques et pouvait affirmer, sans grand dommage pour lui, qu’elle « menait une campagne magnifique ».

Le temps depuis a fait son œuvre et après sa troisième défaite consécutive (Ohio, Texas et Pennsylvanie) mardi 22 avril face à Clinton, le ton a définitivement changé et les doutes ont commencé à s’enraciner dans la tête des démocrates. L’image de Barack Obama s’est affinée, nuancée à mesure que les facettes de cet homme politique se sont révélées au grand public qui le connaissait jusqu’alors assez peu. Il a su éviter le qualificatif « d’homme noir en colère » qui aurait pu le frapper avec la polémique sur les propos incendiaires de son pasteur Jeremiah Wright, grâce à un brillant discours sur les divisions raciales aux Etats-Unis. Mais, il a du mal à rester « le Messie », si ce n’est pour les plus fervents de ses partisans. Avec ses propos sur l’amertume des petites gens qui se raccrochent à la religion et aux armes à feu, il est apparu comme un snob élitiste, portant un regard détaché, tel un anthropologue, sur les difficultés rencontrées par la classe ouvrière. Et un nouveau surnom est apparu : Snobama.

L’éditorialiste du New York Times Maureen Dowd qui assimilait début février le combat entre Clinton et Obama à celui entre « l’ombre et la lumière » (« Darkness and light »), est aujourd’hui beaucoup moins enthousiaste concernant son homme providentiel. « Hillary brille de plus en plus et Obama palit de plus en plus. Est-ce qu’elle le vide de ses précieux fluides corporels ? Le vide-t-elle de sa magie ? Siphonne-t-elle son aura? Il était un temps où il était incandescent et elle était tout simplement haineuse. Maintenant, elle est pleine de force vitale et il semble avoir envie de s’enfuir pendant trois mois tout seul et fumer. »

Signe que les choses ne vont pas bien pour Obama, l’ancien conseiller du président George W. Bush, le vénéneux Karl Rove, a jugé utile de lui donner quelques conseils pour lutter contre cette image élitiste. Dans un point de vue intitulé « Cher sénateur Obama… » et publié ce week-end dans le magazine Newsweek, il lui suggère notamment de travailler plus sérieusement au Sénat. Comme conseil d’ami, on peut faire mieux. Cela ne fait que renforcer l’image d’un Obama beau parleur mais manquant de substance.

La campagne Obama n’est pas restée sourde aux critiques. Depuis sa défaite en Pennsylvanie la semaine dernière, elle tente d’atténuer son image élitiste. On l’a vu jouer au basket (mieux qu’au bowling, où il avait fait un score jugé catastrophique), aller à l’église, préférer aux grands meetings les rencontres en petits comités où il écoute les gens au lieu de leur faire des prêches. Le candidat insiste aussi davantage sur le fait qu’il a été élevé par une mère célibataire.

Hillary Clinton en revanche a réussi à modifier son image de « femme de Bill Clinton », « d’ex-First Lady », de « féministe assoiffée de pouvoir ». Elle est devenue « une battante », « une femme qui travaille dur », proche des préoccupations des femmes de la classe ouvrière, ce qui peut paraître paradoxal de la part de quelqu’un qui a déclaré aux impôts avec son époux Bill plus de 100 millions de dollars de revenus entre 2000 et 2007 et a étudié à Yale, une des universités américaines les plus élitistes.

Quant à John McCain, comme les médias ne s’intéressent pas beaucoup à lui pour l’instant, il continue à bénéficier de l’image positive de « non-conformiste ». Cela ne pourrait peut-être pas duré.

vendredi 25 avril 2008

Pépère

Week-ends dans la résidence secondaire, emploi du temps allégé. Cela ressemble à la vie d’un pré-retraité employé dans une grande entreprise qui commence doucement à lever le pied et à passer le flambeau à la génération montante. Et bien non, il s’agit de la vie que mène ces jours-ci John McCain.

Tout occupés que nous sommes à regarder, fascinés, les deux candidats démocrates, Hillary Clinton et Barack Obama, s’affronter jusqu’à l’épuisement, on en oublie le candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre, 71 ans au compteur. Certes on l’a vu il y a quelques jours danser, un peu raide, avec une chanteuse de gospel à Selma (Alabama) et critiquer, lors d’une visite à La Nouvelle-Orléans, le président George W. Bush sur la gestion de la catastrophe provoquée par le cyclone Katrina, mais sinon pas grand chose.

Depuis qu’il est devenu le mois dernier le candidat républicain à la présidentielle, il a limité à une ou deux par jour ses apparitions publiques. Quand on consulte son emploi du temps sur son site web de campagne, effectivement, il n’est vraiment pas ultra-chargé. Une réception à Oklahoma City vendredi 25 avril pour collecter de l’argent et une autre à Little Rock (Arkansas). Rien de prévu samedi. Une réception dimanche à Miami, toujours pour collecter de l’argent. Rien lundi. Un déjeuner mardi à Tampa encore pour collecter de l’argent. Rebelote mercredi à Bethlehem (Pennsylvanie). Certes McCain ne se croise pas les bras entre ces événements mais son rythme de campagne est carrément moins soutenu que celui d’Hillary Clinton et de Barack Obama, qui continuent à multiplier les meetings, à serrer des centaines de poignées, à sourire, à répondre aux questions. Prenons par exemple l’emploi du temps de Clinton vendredi 25 avril : 8h30, meeting à Jacksonville (Caroline du Nord), 13h00 Bloomington (Indiana), 14h00, Gary (Indiana), 19h00 East Chicago (Indiana). Et à minuit, elle est où ?

Alors que fait John McCain de son « temps libre » ? La presse américaine nous a livrés son secret : il passe la plupart de ses weekends à se reposer chez lui à Phoenix (capitale de l’Etat dont il est sénateur) ou à Sedona (Arizona) dans sa résidence secondaire, décrite comme une « cabane rustique» par de nombreux médias américains. La fameuse « cabane », qui appartient à son épouse Cindy, vaut tout de même 1 million de dollars et comporte également une maison pour invités et une troisième maison qui sert d’espace récréatif, selon le site web, Media matters. John McCain y a organisé un barbecue le 2 mars où une trentaine de journalistes étaient invités ainsi que des membres de son équipe de campagne et des amis.

Finalement, ces petits week-ends à Sedona font penser à Bush à ses débuts de président où il passait beaucoup de temps dans son ranch de Crawford (Texas). Cela augure peut-être de ce que sera la présidence McCain s’il est élu : pépère.

jeudi 24 avril 2008

Et pendant ce temps Bush...

George W. Bush semble s’ennuyer. Alors que toute l’attention se porte sur les candidats à la présidentielle de novembre, Barack Obama, Hillary Clinton et John McCain, le président américain n’a rien trouvé de mieux que de faire une apparition surprise cette semaine dans un jeu télévisé très populaire diffusé par la chaîne de télévision NBC, « Deal or no deal » (La version française qui s’appelait «A prendre ou à laisser » était animée par Arthur sur la chaîne de télévision TF1 et n’est plus diffusée aujourd’hui).

« Je suis ravi d’être à Deal or No Deal avec vous ce soir… Je suis ravi d’être là où les taux d’audience sont élevés ces jours-ci », a plaisanté le président américain apparaissant, au cours du jeu, sur un grand écran dans une séquence enregistrée depuis la Maison Blanche. Vous remarquerez (voir vidéo) l’air un peu hagard du candidat sur le plateau qui ne comprend pas ce qui lui arrive quand il voit devant lui W. Le jeune homme, le capitaine Joe Kobes, présenté comme un héros médaillé, ayant séjourné à trois reprises en Irak et admirateur de Bush, a immédiatement retrouvé ses réflexes de bon soldat devant le commandant en chef des Etats-Unis : jambes écartées et bras derrière le dos. Garde à vous ! Très présidentiel, Bush a remercié le candidat d’avoir servi en Irak et lui a souhaité bonne chance alors qu’il tentait de deviner quelle valise contenait 1 million de dollars. Sur la chaîne Fox News, qui se charge depuis plus de sept ans de faire la claque au président Bush, l’apparition surprise a bien sûr été saluée avec émotion. « Ouah ! C’est vraiment étonnant de ramener le concept de président tout simplement à son niveau humain. J’adore », a commenté une présentatrice admirative.

Le candidat républicain John McCain ne semble pas aussi séduit et n’a guère insisté auprès de Bush pour qu’il apparaisse avec lui dans ses meetings électoraux. Début mars, quand le président lui avait officiellement apporté son soutien, McCain l’avait remercié du bout des lèvres. Il avait insisté sur le fait que Bush avait un emploi du temps très chargé et qu’il n’aurait sans doute pas beaucoup de temps à consacrer à sa campagne.

C’est ce qu’on a pu voir avec l’apparition surprise dans « Deal or no Deal ».

mercredi 23 avril 2008

Et le gagnant est...

Une fois de plus, nous avons attendu avec excitation les résultats de la énième manche du match Barack Obama-Hillary Clinton. C’était au tour de l’Etat de Pennsylvanie. Les nombreux sondages publiés au cours des semaines précédant le scrutin donnaient d’abord Hillary largement gagnante puis Barack remontant la pente. Six semaines d’attente rythmées par les rebondissements d’une polémique à l’autre (il faut bien s’occuper), sur le pasteur d’Obama aux discours incendiaires, sur les tirs de snipers en Bosnie inventés par Clinton, sur les remarques quelque peu condescendantes d’Obama à l’égard de la classe ouvrière qui « se raccroche », selon lui, à la religion et aux armes, face à la crise économique.

Mardi 22 avril, 20h00, enfin nous y voilà. Les bureaux de vote viennent de fermer. Assez rapidement, les projections des médias donnent Hillary gagnante. Mais le suspense n’est pas terminé et il va durer pendant des heures. Car le plus important est de savoir de quelle ampleur est sa victoire. Et comme la plupart des commentateurs ont prévenu que Clinton devait gagner avec au moins 10% d’écart pour avoir encore des chances de remporter l’investiture démocrate pour la présidentielle, on regarde l’évolution de cet écart changer en permanence à mesure que les votes sont décomptés. A un moment l’écart est de 10%, quelques minutes plus tard, il retombe à 8%, avant de remonter à 10%, puis de retomber à 8%. A minuit, Hillary comptait une avance de 10 points avec 96% des votes décomptés.

Filant la métaphore footballistique, on pourrait dire que les deux candidats démocrates sont depuis longtemps entrés dans la phase des tirs au but et qu’ils n’arrivent toujours pas à se départager. Cette fois-ci, Hillary a encore marqué un but, réussissant à convaincre une majorité d’électeurs démocrates de Pennsylvanie. Mais le match n’est pas fini. Et l’affrontement entre les deux candidats démocrates demande de plus en plus de talents de mathématicien et d’exégète. Pour ses lecteurs un peu perdus, le New York Times a publié avant le scrutin un article pour expliquer ce qui devait éventuellement constituer une victoire. Le journal prévenait que cela deviendrait compliqué si Hillary gagnait la primaire avec moins de 10 points d’avance.

Avant même que les résultats ne tombent, les conseillers des deux candidats ont tenté de définir les paramètres d’une victoire et évidemment ils n’étaient pas d’accord. L’équipe Clinton a assuré qu’une victoire quelle qu’elle soit serait une victoire, tandis que l’équipe Obama prévenait qu’une courte victoire de Clinton serait en fait une défaite. Vous suivez ?

Lors de la soirée électorale, Ben Smith du site d’informations The Politico notait ainsi qu’une porte-parole de Clinton insistait auprès de journalistes qu’il y avait « un début de changement subtil de la psychologie de beaucoup de superdélégués qui n’ont pas encore choisi ». « Ils commencent à se demander pourquoi Obama n’a pas été en mesure de gagner malgré tous les avantages qu’il a ». Le journaliste s’est aussi moqué du message envoyé par la campagne Obama assurant que le candidat avait fait une percée chez les catholiques. Un score de 31%, alors qu’un sondage en mars ne lui donnait que 24% dans ce groupe. Pour sa part, le président de la campagne Clinton, Terry McAuliffe, a suggéré que Clinton pourrait repasser en tête du vote populaire, grâce à sa victoire en Pennsylvanie, même si elle est toujours nettement en retard en termes de délégués.

Tout ces efforts n'ont qu’un seul but : convaincre les super-délégués, ces notables du parti démocrate qui pourraient trancher entre les deux candidats à la Convention du parti fin août à Denver et choisir celui ou celle qui a le plus de chances de gagner l’élection présidentielle de novembre face au candidat républicain John McCain. Barack Obama pourrait alors être déclaré perdant face à Hillary Clinton… après être sorti gagnant du vote des primaires dans l’ensemble du pays.

On n’en est pas encore là. Prochaine manche, le 6 mai, dans l’Indiana et en Caroline du Nord. Les sondages donnent pour l’instant Barack Obama largement gagnant en Caroline du Nord et Hillary Clinton en tête de peu dans l’Indiana. Les calculettes vont encore être indispensables.

lundi 21 avril 2008

Autobronzant

"Tu peux même utiliser mon autobronzant, car tu sais que tu as besoin d'un peu de bronzage", chante une jeune femme, autoproclamée la Princesse vénitienne. Ce bon conseil entre copines, elle le donne à la candidate démocrate Hillary Clinton, qui a l'âge d'être sa mère, dans une vidéo parodique diffusée sur YouTube. Intitulée "Hillary, deviens ma meilleure amie" (Hillary, be my best friend), la vidéo a déjà été vue plus de 800 000 fois en deux semaines. La Princesse vénitienne n'en est pas à son coup d'essai sur le net. De son vrai nom Jodie-Amy Rivera, elle a commencé à connaître la gloire en 2006 grâce à une série de vidéos intitulées « Les chroniques de la princesse ». Mais la jeune femme, qui a étudié le chant à Boston, a surtout explosé l’an dernier avec sa vidéo parodie du couple hollywoodien Angelina Jolie et Brad Pitt. “Adopte moi aussi”, implore-t-elle, espérant se faire entendre de Brangelina et leur tribu. On ne sait pas si la Princesse a eu davantage de succès auprès d’Hillary Clinton. Il ne nous reste plus qu’à surveiller le hâle de la candidate.

mercredi 16 avril 2008

Boulet

Bill Clinton n'a pas l'air dans son assiette dans cette campagne pour l'élection présidentielle de novembre. Est-ce parce que son épouse Hillary, candidate à la Maison Blanche, lui vole la vedette? Ou parce qu'il n'a pas envie de devenir Premier Monsieur si elle est élue? En tout cas, il multiplie les gaffes et apparaît désormais plus comme un problème que comme un atout pour la candidate. Et pourtant, beaucoup de commentateurs s'imaginaient il y a encore quelques mois que le charme et le sens politique de l'ancien président pouvaient faire des ravages en faveur de son épouse. Ils mettaient toutefois un bémol en soulignant qu'il pouvait lui faire de l'ombre et qu'elle serait peut-être obligée de le tenir à l'écart. Aujourd'hui, c'est plutôt à cause de ses gaffes qu'elle doit le tenir à distance.

Dernière des bourdes de Bill : Il a tenté de justifier les faux "souvenirs de guerre" d'Hillary concernant un voyage en Bosnie en 1996. Le problème est qu'il n'a fait qu'empirer les choses.

Il a assuré qu'elle avait raconté cette histoire une seule fois, tard le soir, vers 23h00, alors qu'elle était fatiguée et qu'elle avait immédiatement reconnu son erreur. Il avait tenu à préciser qu'elle avait 60 ans et qu'à cet âge là la mémoire pouvait faire défaut quand on est fatigué.

En fait, ce qu'il a dit est inexact et a remis sur le devant de la scène une histoire que l'équipe de campagne de son épouse aurait bien aimé que les médias oublient. Bill piteux le lendemain a raconté à la presse: "Hillary m'a appelé et m'a dit, 'Tu ne te rappelles pas de cela. Tu n'étais pas là. Laisse-moi m'en occuper'. J'ai dit 'Oui, Madame'". Pour bien mettre les choses au clair, l'équipe de campagne d'Hillary a publié un communiqué : "la sénatrice Clinton apprécie que son mari la défende, mais c'était son erreur et elle en prend la responsabilité". Dur pour un ex-président.

Hillary a raconté au moins à deux reprises au cours de la campagne (et non une seule fois) qu'elle était arrivée sous les tirs de snipers en Bosnie en 1996 alors qu'elle était First Lady. Mais des images d'époque tournées par une chaîne de télévision américaine ont montré que c'était complètement faux: il n'y avait pas eu de tirs de snipers. Elle avait admis piteusement (mais pas "immédiatement") qu'elle s'était "mal exprimée" sans vraiment expliquer pourquoi elle avait raconté de faux "souvenirs de guerre". Ce qu'on comprend c'est qu'elle voulait gonfler son CV dans la perspective de devenir le futur commandant-en-chef des Etats-Unis. Que son époux avance son âge pour expliquer des pertes de mémoire a tout d'un cadeau empoisonné. Bill a-t-il vraiment envie qu'Hillary devienne présidente?

L'ex-président a tenu d'autres propos gênants pour Hillary au cours de ces derniers mois. A la veille de la primaire du New Hampshire en janvier, il a suscité la polémique en affirmant que l'opposition du candidat démocrate Barack Obama à la guerre en Irak était « un conte de fée ». Puis il a déclaré que la victoire d’Obama en Caroline du Sud était similaire à celle de Jesse Jackson il y a vingt ans, suggérant qu’il ne s’agissait que d’une candidature ethnique. Mais ces attaques, en particulier en Caroline du Sud, n’ont fait que renforcer Barack Obama, au lieu de l’affaiblir. Bill Clinton avait été contraint de faire profil bas : « Je pense que l’erreur que j’ai faite est de penser que j’étais un conjoint comme autre qui pouvait défendre sa candidate… Je pense que je peux faire la promotion d’Hillary mais je ne peux pas la défendre parce que j’ai été président. Je dois la laisser se défendre elle-même ou laisser quelqu’un d’autre la défendre ».

Visiblement avec ses propos sur la Bosnie, il a oublié sa promesse.

Heureusement pour la candidate, la polémique sur des propos d'Obama sur les électeurs de Pennsylvanie a permis de faire oublier rapidement la bourde de son époux. Jusqu'à la prochaine.

lundi 14 avril 2008

Salauds de pauvres

Dur d'apparaître comme élitiste et condescendant quand on est un responsable politique candidat à la Maison Blanche. C'est la mésaventure qui vient d'arriver à Barack Obama. En février, il était le symbole de l'espoir et du changement, porté par la ferveur messianique de ces partisans. Ses propos il y a quelques jours sur les électeurs de petites villes de Pennsylvanie, "amers", selon lui, en raison de leurs difficultés économiques et se raccrochant en désespoir de cause aux armes et à la religion l'ont fait apparaître comme un snob méprisant les électeurs modestes.

“Vous allez dans ces petites villes en Pennsylvanie et, comme beaucoup de petites villes dans le Midwest, les emplois sont partis depuis maintenant 25 ans et rien ne les a remplacés. Et ils ont diminué au cours de l'administration Clinton et de l'administration Bush et chaque administration successive a dit que tout allait repartir mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Et il n'est pas surprenant qu'ils soient devenus amers, qu'ils se cramponnent aux armes ou à la religion ou à leur antiphathie à l'égard des gens qui ne sont pas comme eux ou à un sentiment anti-immigrés ou à un sentiment anti-commerce comme une façon d'expliquer leurs frustrations". Obama a tenu ces propos lors d'une réunion dimanche 6 avril avec des donateurs à San Francisco pour expliquer son retard dans les sondages face à son adversaire Hillary Clinton dans l'Etat de Pennsylvanie où une primaire est prévue le 22 avril. La réunion était à huis-clos mais le site d'informations The Huffington Post, classé à gauche, a obtenu une copie écrite et audio des propos tenus par Obama. Et la polémique a démarré.

Les propos ont été du pain béni pour Hillary Clinton qui s'est engouffrée dans la brèche, ainsi que les républicains.

L'analyse d'Obama ressemble plus à celle d'un professeur d'université qu'à celle d'un responsable politique. Il ne faut pas oublier qu'Obama a étudié le droit à Harvard, pas nécessairement le meilleur endroit pour apprendre à ne pas être élitiste. Son analyse est certainement juste mais toutes les vérités ne sont pas forcément bonnes à dire, surtout quand on cherche à se faire élire. C'est comme si en France, Ségolène Royal pendant l'élection présidentielle avait déclaré lors d'une réunion dans un salon privé du café Les Deux Magots à Saint-Germain-des-Prés que les chômeurs dans le Nord-Pas-de-Calais se raccrochaient aux beuveries du samedi soir, aux matchs de foot à la télé et au Loto pour oublier leurs difficultés économiques. Pas le meilleur moyen de se faire élire.

Le site d'informations Politico, qui affiche une préférence pour Obama, a publié un article consterné écrit par Mike Allen. "C'est peut-être un tournant pour la campagne Obama, un moment qui pourrait même être plus nuisible que l'intérêt porté aux propos de son pasteur, le révérend Jeremiah Wright, car cette fois-ci les propos controversés sont sortis de sa bouche". Les déclarations d'Obama arrivent à un moment où les perspectives de Clinton semblaient au plus bas et en plus elles ont été faites à San Francisco, la ville symbole de la gauche intellectuelle américaine progressiste et élitiste, ce qui en renforce le côté snob et condescendant, estime-t-il.

Etrangement, à entendre Obama, on a le sentiment d'avoir affaire à quelqu'un qui a une relation très distante avec la religion, alors que sa campagne le décrit comme profondément religieux. Alors, à qui ment-il ? A ses donateurs de San Francisco, élites progressistes méfiantes à l'égard de la religion, à qui il donne l'impression de partager leur point de vue ? Ou à la majorité des Américains pour qui la religion est une composante importante de leur vie ?

Ce n'est pas la première fois que Barack Obama laisse percer une vision plus proche des élites de gauche aisées que de la classe ouvrière. Il y a plusieurs mois, le Chigago Tribune avait cité le candidat lors d'un déplacement dans une ferme de l'Etat rural de l'Iowa: "Est-ce que quelqu'un est allé à Whole Foods dernièrement et a vu combien ils font payer pour l'arugula?" Whole Foods est une chaîne de supermarchés qui vend des produits bio à des prix élevés et l'arugula est un type de salade verte qui a notamment du succès dans les restaurants branchés.

Pas très proche du peuple tout cela.

Sans parler de son score "catastrophique" au bowling récemment, qui ne fait rien pour arranger les choses.

samedi 12 avril 2008

Grand-mère à tout faire

Barack Obama aime visiblement beaucoup sa grand-mère et fait beaucoup référence à elle dans sa campagne pour l'élection présidentielle de novembre. Au point qu'elle lui sert un peu à tout pour convaincre les électeurs.

Un jour, il la présente comme une mamie un peu raciste, pour la renvoyer dos à dos avec le révérend Jeremiah Wright, le très controversé conseiller spirituel du candidat qui, dans des sermons, a, en autres, accusé les blancs d'avoir inoculé le sida aux noirs.

Un autre jour, elle est présentée en grand-mère adorant son petit-fils, un moyen de séduire les femmes âgées, un groupe sociologique qui soutient de manière indéfectible son adversaire démocrate Hillary Clinton.

Madelyn Dunham, c'est son nom, apparaît depuis quelques jours dans un clip électoral diffusé par la campagne Obama sur les chaînes de télévision locales de l'Etat de Pennsylvanie, où une primaire est prévue le 22 avril. C'est la première fois qu'elle apparaît dans la campagne. Son apparition est brève. D'abord sur une photo qui remonte à plusieurs années où on la voit avec un Barack adolescent et son mari. Et puis ces quelques mots sur son petit-fils devant une caméra. "Je pense qu'il a beaucoup de profondeur et de largesse de vue". Ce sera tout.

Avec son mari Stanley, Madelyn Dunham, 85 ans, a élevé Barack Obama à partir de l'âge de 10 ans à Honolulu (Hawaï). Le couple était originaire du Kansas. Madelyn avait rencontré Stanley, un vendeur de meubles, à Wichita. Ils s'étaient mariés en 1940. Après Pearl Harbor, Stanley s'était engagé dans l'armée et Madelyn avait travaillé à la chaîne dans un atelier de Boeing. La mère de Barack, Ann, naquit en 1942. La famille déménagea par la suite en Californie, au Kansas, au Texas, puis à Seattle (Etat de Washington). Puis, les Dunham s'installèrent à Hawaï, où Stanley trouva un emploi de vendeur dans un magasin de meubles. Madelyn fut embauchée à la Bank of Hawaï où elle fut promue en 1970 vice-présidente. Elle prit sa retraite en 1986. Le couple ne fut initialement guère ravi du mariage de leur fille avec le père de Barack, un étudiant du Kenya. Après le divorce des parents de Barack et les quatre ans qu'il a passé en Indonésie, ses grand-parents l'ont pris en charge. Aujourd'hui veuve (Stanley est décédé en 1992), Madelyn Dunham vit dans le même appartement où elle a élevé Barack.

Le candidat avait évoqué en mars sa grand-mère lors de son discours sur la question raciale aux Etats-Unis en la comparant avec son ancien pasteur Jeremiah Wright : "Je ne peux pas plus le renier que je ne peux renier ma grand-mère blanche, une femme qui m'a élevé, une femme qui s'est sacrifiée plus d'une fois pour moi, une femme qui m'a avoué une fois sa peur des hommes noirs qu'elle croisait dans la rue et que, plus d'une fois, j'ai entendu faire des remarques racistes qui m'ont hérissé".

Interrogé ensuite sur la mise en avant de sa grand-mère, Barack Obama avait eu cette expression malencontreuse où il estimait qu'elle était "une personne blanche typique" qui changeait de trottoir lorsqu'elle croisait dans la rue des hommes noirs qu'elle ne connaissait pas. Face à la polémique, Obama avait rectifié un peu le tir ensuite. Selon lui, il faisait référence à "certaines des peurs concernant la criminalité dans la rue et certains des stéréotypes qui y sont associés". "Ces peurs sont enracinées dans notre culture, dans notre société, dans nos familles et même dans une famille comme la mienne qui est diverse".

lundi 7 avril 2008

Le monde selon McCain

“Cela correspond à tout ce que les gens disent et même plus. Vraiment c’est absolument à couper le souffle. Toutefois, je pense qu’il y a besoin d’un peu d’art moderne. … J’adore ce qu’Andy Warhol a fait et il devrait y en avoir un à la Maison Blanche ». La visite de McCain à la maison de George W. Bush a laissé visiblement un souvenir impérissable même si clairement le message est le changement… en matière de décoration d’intérieur.

Si vous vous inquiétez pour la politique étrangère américaine, rassurez-vous, ces commentaires sont ceux de Meghan McCain, 24 ans, la fille de John McCain, le candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre. Elle accompagne son père dans sa campagne et elle écrit un blog (http://mccainblogette.com/) qu’elle alimente avec deux collaboratrices, une vidéaste, Shannon Bae, et une photographe, Heather Brand.

La prose est plutôt insipide. Les textes sont courts et raconte la campagne sous un angle très personnel. Beaucoup de photos accompagnent les textes. On y voit « Papa », « Maman », « Nana » (la grand-mère âgée de 95 ans). L’Irak, les risques de récession économique aux Etats-Unis ne semblent guère intéresser la jeune femme. Meghan est depuis l’an dernier diplômée en histoire de l’art de l’Université de Columbia (New York). Selon la brève biographie sur son blog, elle indique qu’elle a travaillé pour la célèbre émission télévisée « Saturday Night Live » et pour le magazine Newsweek. Détail important, nous précise-t-elle, elle est Scorpion. Tout cela contraste avec Chelsea Clinton, 28 ans, qui fait campagne pour sa mère Hillary Clinton, candidate démocrate, et s’exprime sur des sujets de fonds.

La semaine dernière, John McCain a fait une tournée intitulée « Au service de l’Amérique » dans les villes qui ont joué un rôle marquant dans sa vie afin de mieux faire connaître son passé de militaire et de patriote. Il a raconté sa jeunesse un peu rebelle (une voie que Meghan en revanche ne semble pas avoir choisi. Elle se dit si fière de son papa et « du passé de la famille au service de l’armée”). Sous les sifflets, John McCain s’est excusé d’avoir refusé de voter en 1983 en faveur d’un jour férié en l’honneur de Martin Luther King, assassiné il y a quarante ans. Il a évoqué ses années pendant lesquelles il a été prisonnier au Vietnam : « J’ai souffert d’une véritable attaque contre ma dignité, une attaque, qui, contrairement aux affronts que j’avais exagérés quand j’étais gamin, m’a laissé désespéré et plein de doutes ».

La semaine vue par Meghan était en revanche plus légère. Le 31 mars, ainsi elle écrit: “Le soir, on est allé à un barbecue informel chez l’actrice qui a remporté un Emmy, Sela Ward et son mari Howard. C’était un plaisir de rencontrer un couple aussi charmant et d’apprendre à connaître la “Fondation Village de l’espoir”, une institution caritative qu’elle a lancé en 2001 à Meridian (Mississippi) pour aider les enfants victimes de sévices et délaissés ». Un autre jour: “Plus tard dans la journée, Maman, les filles et moi, nous sommes allés chez Ann Hand, une boutique de bijoux incroyable connue pour ses pièces ayant un thème politique. Et ne vous inquiétez pas les garçons, ils ont aussi des cravates en soie étonnantes. Les employés étaient très aimables et nous ont donné le sentiment d’être des enfants dans un magasin de bonbons ». Une photo de lunettes de soleil avec le nom McCain incrusté sur les branches est publiée sur le blog. « J’adore celles-là », peut-on lire en légende. On voit aussi Meghan essayer un collier (« Je dois essayer ces magnifiques perles »).

Pas vraiment de quoi inquiéter l’équipe de campagne de John McCain sur d’éventuels dérapages politiques. Lundi, le candidat continuait à parler d’un thème sérieux, l’Irak. A l’heure où nous écrivions, Meghan n’avait encore rien publié sur sa journée.

vendredi 4 avril 2008

Drame de campagne

37. Oui, 37. Les amateurs de bowling n’en reviennent pas que le candidat démocrate Barack Obama n’ait atteint qu’un score de 37 le week-end dernier en Pennsylvanie (voir vidéo ci-dessus). Selon les experts, un score honnête dépasse sans difficulté 100, un bon score 200, le score le plus élevé étant 300. Alors qu’Obama s’efforce de séduire les classes populaires blanches de Pennsylvanie, où se déroule la prochaine primaire démocrate, ce score ridicule a laissé certains interloqués.
On peut ainsi lire le commentaire ironique du commentateur sportif de la chaîne CBS, Clay Travis : « Les beaufs blancs prennent très au sérieux le bowling. C’est comme le ping-pong pour les Chinois ou les courses de chameaux pour les cheiks arabes. Tu ne déconnes pas avec la pureté de leur sport. Je le sais parce que j’ai grandi au milieu d’une grande quantité de beaufs blancs qui adorent le bowling. Putain, j’adore le bowling… De toute façon, en plus de constituer un facteur décisif pour les élections en étant dans la catégorie des indécis, les beaufs sont bons au bowling. Et tout beauf sait qu’atteindre 37 au bowling est indéfendable ». Travis ajoute : « Franchement, l’idée qu’Obama devienne président serait inquiétante selon ma théorie de supporter-en-chef. Personne ne regarde les matchs de foot avec quelqu’un dont le score est de 37 au bowling. Non, ce n’est pas possible. Les gars qui font 37 sont propriétaires des équipes de foot, ils ne les encouragent pas ».
Le blog politique washingtonien Wonkette s’est aussi inquiété du score d’Obama. « Barack Obama a fait de sérieux dégâts à sa crédibilité auprès des électeurs populaires blancs ce weekend quand il a montré qu’il était totalement nul au bowling. »
Pourquoi Obama ne joue-t-il pas au polo comme tout le monde ? Même s’il était totalement nul, cela ne susciterait pas autant d’émoi chez les classes populaires.

jeudi 3 avril 2008

Sang royal

Les généalogistes sont formels. Deux candidats à la présidentielle, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain ont du sang royal coulant dans leurs veines, même si cela remonte à des siècles. Ce sont les informations dénichées par la New England Historic Genealogical Society et publiées récemment par le chercheur Gary Boyd Roberts.

John McCain compte plusieurs ancêtres royaux : Guillaume Ier, dit le Lion, Roi d’Ecosse (mort en 1214), David Ier, Roi d’Ecosse (mort en 1153), Edouard Ier, Roi d’Angleterre, conquérant du Pays de Galles et de l’Ecosse (mort en 1307), Louis VII, dit Louis le Jeune, Roi de France (mort en 1180) et Ferdinand III, Roi de Castille (mort en 1252)…. John, c’est l’Union européenne à lui tout seul.

Barack Obama a du mal à faire aussi bien en matière d’ancêtres au sang bleu. Par sa mère, il est tout de même apparenté à Guillaume Ier d’Ecosse et Edouard Ier d’Angleterre.

Les antimonarchistes peuvent toutefois se rassurer. Jusqu’à preuve du contraire, les deux candidats sont plus intéressés par la Maison Blanche et ne semblent pas vouloir réclamer les trônes d’Angleterre et d’Espagne ou rétablir la monarchie en France.

Pas de sang royal en revanche pour Hillary Clinton mais des racines françaises. Par sa mère, elle a des ancêtres ayant immigré au Québec au 17e siècle. Ces origines font d’Hillary une cousine éloignée de l’actrice Angelina Jolie, de la chanteuse Madonna, des chanteuses Alanis Morissette et Céline Dion et de l’écrivain Jack Kerouac. Cela s’explique très simplement, selon le généalogiste Roberts. « Il est très vraisemblable que la plupart des Canadiens français ou des descendants de Canadiens français sont apparentés à la plupart des autres Canadiens français… tous sont des descendants d’une petite population d’immigrants français du 17e siècle venus s’installer dans ce qui est maintenant le Québec ».

Hillary est aussi apparentée à l’épouse du Prince Charles d’Angleterre, Camilla Parker-Bowles. Un peu de paillettes royales sur Hillary ? Pas complètement. C’est en effet oublier que Camilla est une roturière.

Tout ceci en tout cas explique peut-être l’image de femme besogneuse proche du peuple que la candidate s’efforce de distiller pour se distinguer de ses adversaires Barack et John à l’image plus élitiste.

Dans le registre cousins célèbres, John McCain compte Laura Bush, l’actuelle First Lady. Barack Obama se plaît lui à souligner qu’il est un cousin éloigné de l’actuel vice-président Dick Cheney. Il est aussi un lointain cousin de l’acteur Brad Pitt, du président George W. Bush, des anciens présidents Gerald Ford, Lyndon Johnson, Harry Truman et de l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill. Le généalogiste Gary Boyd Roberts relativise toutefois : « en ce qui concerne l’ascendance, … le sénateur Obama est certainement lié à des millions d’Américains qui sont ses contemporains ».

Finalement, en cherchant bien, on est tous cousins.

mardi 1 avril 2008

Rocky Girl

« Hillary, il a les superpouvoirs pour changer le monde. Je le sais au plus profond de moi que tu es une Obama girl », chante la jeune actrice, Amber Lee Ettinger, alias Obama Girl, dans une nouvelle vidéo diffusée sur YouTube il y a une semaine et déjà vue plus de 1,2 million de fois (voir la vidéo ci-dessus).

Cette vidéo est un signe de plus de l’impatience et de la nervosité des partisans du candidat démocrate Barack Obama qui ne savent plus quoi faire pour que son adversaire Hillary Clinton renonce à décrocher l’investiture du parti démocrate pour l’élection présidentielle de novembre. Amber Lee Ettinger avait fait un tabac l’an dernier en chantant, poitrine généreuse en avant, son amour pour Barack (« I got a crush on Obama »).

Cette fois-ci, elle lance un appel solennel à Hillary lui demandant d’arrêter d’attaquer son homme et de rejoindre le culte Obama.. “Je lis le Washington Post mais sur chaque page, je vois ton visage », chante Obama Girl. Et elle poursuit : « Les titres sur DailyKos disent que tu t’accroches dans cette compétition. Je sais qu’Obama va la gagner. Mais tu tentes d’y rester. Je pense parfois que dans cette campagne tu as le béguin pour John McCain. Ne te rends-tu pas compte que c’est sans espoir ? Cela devient une nation Obama. Y a-t-il une chance que tu renonces? Ainsi, il aurait l’investiture… N’abandonneras-tu pas? Arrêteras-tu tes attaques? C’est la bonne chose à faire. Ce pays a besoin de changement » Et à bout d’arguments : « Peut-être seras-tu notre vice-présidente? »

Peine perdue. La réponse de Clinton est clairement NON ! Même s’il paraît impossible pour elle de rattraper son retard en nombre de délégués qui désigneront le candidat démocrate à la présidentielle de novembre (elle compte sur les super-délégués, ces notables du parti démocrate pour faire pencher la balance). Lors d’un meeting mardi à Philadelphie, elle est entrée sur le thème musical des films « Rocky », où Sylvester Stallone incarne un boxeur qui ne renonce jamais. « Le sénateur Obama dit qu’il est fatigué de la campagne. Ses supporters demandent que cela s’arrête… Pouvez-vous imaginer Rocky Balboa ayant gravi la moitié des marches de ce musée et dire, ‘Et bien, j’imagine que cela suffit’ ? Ce n’est pas comme cela que cela marche », a dit Clinton (dans une fameuse scène, Rocky grimpe les marches du musée de Philadelphie). « Laissez-moi vous dire ceci. Quand il s’agit de finir un combat, Rocky et moi avons beaucoup en commun. Je n’abandonne jamais ».

Qu’on ne s’y trompe pas, Hillary est une Rocky Girl et n’a aucune intention de devenir une Obama Girl.