dimanche 27 juillet 2008

Veni, vidi, vici

Il est venu, il a vu, il a conquis. Tel un empereur romain visitant les marches de l'empire, le candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama a fait une tournée moyen-orientale et européenne digne des triomphes de la Rome antique et de retour aux Etats-Unis il pourrait faire sienne la célèbre phrase de Jules César. Il joue pourtant les modestes, s'inquiétant que les Américains aux Etats-Unis n'aient guère apprécié qu'il soit allé chercher un adoubement international à sa quête présidentielle. Au final, ce sont les Américains qui voteront et pas les 200.000 Allemands venus acclamer le futur nouvel empereur à Berlin.

L'aura messianique que cultive la campagne Obama fait penser à l'expression "Du pain et des jeux", en référence à la pratique de la Rome antique d'offrir gratuitement aux pauvres du blé et des jeux du cirque pour remporter le pouvoir. Obama n'a pas apporté de pain à la populace européenne, mais il leur a donné l'équivalent moderne des jeux: une tournée de rock-star. Son voyage moyen-oriental et européen était surtout là pour produire de bien belles images et entretenir le mythe d'une victoire inévitable. Une autre vedette internationale au hit-parade de la glamour-attitude, la Première Dame de France, Carla Bruni, s'est faite discrète lors de sa brève visite en France. Pour sans doute ne pas lui voler la vedette. Obama a expliqué à l'éditorialiste du New York Times, Maureen Dowd, qui l'accompagnait dans sa tournée triomphale, qu'il n'avait pas rencontré Mme Bruni. "Elle n'était pas là. Ce qui a déçu tout mon entourage. C'était la seule chose qui les intéressait vraiment", a-t-il dit.

Certains trouveront que la tournée d'Obama à l'étranger était un peu présomptueuse, comme si la victoire était acquise. La prochaine fois, en cas de succès à la présidentielle en novembre et pour continuer à amuser les foules, il ne lui restera plus qu'à traîner le vaincu, John McCain, enchaîné dans une cage.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mmmh, papier un peu taquin... Obama a bien fait de faire cette tournée. McCain, le Washington Times et Fox News attaquaient son inexpérience internationale et avaient commencé à comptabiliser le nombre de jours durant lesquels Obama n'avait pas mis les pieds en Irak... La partie berlinoise était peut être un peu "too much" mais pour le reste il a eu largement raison. Et puis plutôt que de voir Obama comparé au César (en réalité l'Empereur Hadrien) du "Pain et des Jeux", je préfère le voir représenté en Benjamin Franklin s'exclamant: "l'Amérique a besoin de vous"! Car telle était la teneur de son message aux Européens...
Olivier