lundi 28 janvier 2008

Dynasties

Obama a remporté la bataille Kennedy en obtenant le soutien de trois membres de la dynastie politique la plus célèbre des Etats-Unis. Et c’est clairement un revers pour Hillary Clinton dans la course à la Maison Blanche. Plus de 44 ans après la mort du président John Fitzgerald Kennedy, abattu à Dallas le 22 novembre 1963 par Lee Harvey Oswald, et près de 40 ans après l’assassinat de son frère Robert Kennedy candidat à la présidentielle, le nom a conservé un prestige digne d’une famille royale à l’américaine.
Ted Kennedy, sénateur du Massachusetts, frère du président assassiné JFK et de Bobby Kennedy, a officiellement apporté son soutien lundi à Barack Obama, qui pourrait devenir le premier président noir des Etats-Unis. Ce soutien est d’autant plus important que Ted Kennedy, surnommé le « lion de gauche », avait l’habitude jusque-là de rester neutre lors des primaires démocrates. Caroline Kennedy, la fille de JFK, a aussi apporté son soutien à Obama, ainsi que le fils de Ted Kennedy, Patrick, représentant au Congrès de l’Etat de Rhode Island. Et Caroline n’a pas fait dans la demi-mesure : “ Je n’ai jamais eu un président qui m’a inspiré comme mon père l’a fait d’après ce que des gens m’ont dit. Pour la première fois, je pense avoir trouvé l’homme qui pourrait être ce président – pas seulement pour moi mais pour une nouvelle génération d’Américains”.
La contre-attaque de l’équipe de campagne de Hillary Clinton a été très rapide avec la publication d’une déclaration de soutien de Kathleen Kennedy Townsend, une fille de Robert Kennedy ancienne vice gouverneur de l’Etat du Maryland, mais cela fait pâle figure face au tableau de chasse d’Obama.
Le nom Kennedy reste mythique aux Etats-Unis même s’il est associé depuis quarante ans à de multiples scandales, procès et tragédies (le fils de JFK, John John, est mort en 1999, à 38 ans, dans un accident d’avion). Encore prestigieuse, la famille a perdu de son influence et Ted Kennedy, âgé de 75 ans, a passé son tour d’être président. Quant à son fils Patrick, il ne semble pas être destiné aux plus hautes fonctions. Le meilleur espoir de la famille est un républicain, Arnold Schwarzenegger, gouverneur de Californie et époux de Maria Shriver, fille d’Eunice Kennedy Shriver, sœur de JFK. Mais il ne porte pas le nom Kennedy.
Côté républicain, c’est une autre dynastie politique qui intéresse les candidats. Le frère du président George W. Bush, Jeb Bush, ancien gouverneur de Floride, est resté pour l’instant neutre dans les primaires. Selon le site web d’informations The Politico, Mitt Romney le courtise assidûment pour obtenir son soutien.
Avec deux présidents à leur actif (Bush père a présidé de 1989 à 1993), et peut-être un jour un troisième avec Jeb, à qui l’on prédit un grand avenir, les Bush battent Kennedy au baromètre dynastique. Et en plus, ce sont de vrais WASP (White anglo-saxon protestant), l’élite blanche protestante qui continue de dominer le pays, contrairement aux Kennedy aux origines catholiques irlandaises. Mais les Kennedy ont davantage une image de grande famille de la côte est des Etats-Unis. George W. Bush s’est efforcé de gommer le côté vacances chics à Kennebunkport (Maine) en jouant les cowboys texans dans son ranch de Crawford. Les barbecues cela fait moins famille royale, mais cela n’enlève rien au poids politique.
Avec Hillary, les Clinton pointent leur nez pour créer leur dynastie. Et c’est aux Américains de décider s’ils veulent une troisième famille princière.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

salut Jérôme,
Welcome dans la Blogosphère étasunienne, je te blogrolle au plus vite
A bientôt,
Pia