lundi 12 mai 2008

Romney ne renonce pas

Mitt Romney, c’est un peu le Hillary Clinton des républicains. Il n’abandonne pas. Vous vous souvenez, il s’agit du businessman au sourire éclatant qui voulait gérer l’Amérique comme une entreprise et qui avait dû capituler le 7 février face à John McCain dans la course à l’investiture républicaine à la présidentielle.

Et bien, aujourd’hui, il croit toujours à son destin présidentiel et espère plus que jamais revenir dans la course, par la petite porte cette fois-ci. Son objectif est de former un « ticket » avec McCain et devenir son vice-président. S’ils sont élus, Romney peut toujours espérer que McCain ne fera qu’un mandat étant donné son âge (71 ans). Mitt sera alors bien positionné pour être de nouveau candidat à la présidence en 2012 et gagner cette fois-ci.

Pour cela, il faut oublier les blessures de la campagne des primaires alors que la presse américaine s’était faite l’écho de l’inimitié entre les deux hommes. Romney accusait McCain de ne pas être un vrai conservateur et de faire partie de la clique de Washington responsable, selon lui, de tous les problèmes. McCain à l’inverse accusait Romney d’avoir changé d’avis sur plusieurs sujets par opportunisme. Ils avaient échangé des propos acrimonieux, notamment lors d’un débat entre candidats républicains à la Maison Blanche fin janvier en Californie. McCain avait laissé Romney exsangue.

Mais Mitt Romney a des atouts que John McCain ne peut pas ignorer. Il pourrait rassurer la base conservatrice du parti républicain méfiante à l’égard de McCain. Et puis il s’y connaît en économie, ce qui n’est pas le fort de McCain, spécialiste des questions de sécurité. Et dans le contexte actuel de crise économique, cela peut vraiment être utile. Un site internet UnitetheGOP.com, qui vaguement revendique des « valeurs conservatrices », appelle à un « ticket » McCain-Romney : « Nous devons mettre la pression sur le parti républicain et McCain et leur dire que les conservateurs veulent Romney comme vice-président ».

Romney fait beaucoup d’efforts. Mi-février, il avait apporté son soutien officiel à McCain. « Même quand la compétition était serrée et que nos désaccords étaient l’objet de discussions, l’envergure de l’homme était évidente », avait-il dit. McCain avait eu l’air moins enthousiaste à son égard. Mi-mars, après quelques semaines de repos, Romney avait déclaré qu’il accepterait volontiers le poste de numéro deux sur le ticket républicain, dans sa première interview après son abandon. « Il n’y a vraiment pas de ressentiment, je pense, des deux côtés », avait-il dit sur la chaîne Fox News. « Quand il s’agit de sécurité nationale, John McCain est le gros chien et ils sont les chihuahuas », avait-il ajouté en référence aux candidats démocrates Barack Obama et Hillary Clinton.

Depuis, Romney a mis au service de McCain son équipe chargée de collecter de l’argent. Et il continue à chanter les louanges du candidat républicain, « un homme qui a été testé, un homme qui sait comment renforcer notre économie, un homme qui sait comment nous aider à vaincre contre les djihadistes extrémistes et les terroristes à travers le monde », a-t-il déclaré fin avril dans le Nevada.

Mitt Romney est désormais sérieusement considéré comme un possible choix de McCain pour former un « ticket » pour l’élection de novembre. Un exemple peut-être à suivre par Hillary Clinton le jour où elle reconnaîtra sa très probable défaite face à Barack Obama.

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