mercredi 16 avril 2008

Boulet

Bill Clinton n'a pas l'air dans son assiette dans cette campagne pour l'élection présidentielle de novembre. Est-ce parce que son épouse Hillary, candidate à la Maison Blanche, lui vole la vedette? Ou parce qu'il n'a pas envie de devenir Premier Monsieur si elle est élue? En tout cas, il multiplie les gaffes et apparaît désormais plus comme un problème que comme un atout pour la candidate. Et pourtant, beaucoup de commentateurs s'imaginaient il y a encore quelques mois que le charme et le sens politique de l'ancien président pouvaient faire des ravages en faveur de son épouse. Ils mettaient toutefois un bémol en soulignant qu'il pouvait lui faire de l'ombre et qu'elle serait peut-être obligée de le tenir à l'écart. Aujourd'hui, c'est plutôt à cause de ses gaffes qu'elle doit le tenir à distance.

Dernière des bourdes de Bill : Il a tenté de justifier les faux "souvenirs de guerre" d'Hillary concernant un voyage en Bosnie en 1996. Le problème est qu'il n'a fait qu'empirer les choses.

Il a assuré qu'elle avait raconté cette histoire une seule fois, tard le soir, vers 23h00, alors qu'elle était fatiguée et qu'elle avait immédiatement reconnu son erreur. Il avait tenu à préciser qu'elle avait 60 ans et qu'à cet âge là la mémoire pouvait faire défaut quand on est fatigué.

En fait, ce qu'il a dit est inexact et a remis sur le devant de la scène une histoire que l'équipe de campagne de son épouse aurait bien aimé que les médias oublient. Bill piteux le lendemain a raconté à la presse: "Hillary m'a appelé et m'a dit, 'Tu ne te rappelles pas de cela. Tu n'étais pas là. Laisse-moi m'en occuper'. J'ai dit 'Oui, Madame'". Pour bien mettre les choses au clair, l'équipe de campagne d'Hillary a publié un communiqué : "la sénatrice Clinton apprécie que son mari la défende, mais c'était son erreur et elle en prend la responsabilité". Dur pour un ex-président.

Hillary a raconté au moins à deux reprises au cours de la campagne (et non une seule fois) qu'elle était arrivée sous les tirs de snipers en Bosnie en 1996 alors qu'elle était First Lady. Mais des images d'époque tournées par une chaîne de télévision américaine ont montré que c'était complètement faux: il n'y avait pas eu de tirs de snipers. Elle avait admis piteusement (mais pas "immédiatement") qu'elle s'était "mal exprimée" sans vraiment expliquer pourquoi elle avait raconté de faux "souvenirs de guerre". Ce qu'on comprend c'est qu'elle voulait gonfler son CV dans la perspective de devenir le futur commandant-en-chef des Etats-Unis. Que son époux avance son âge pour expliquer des pertes de mémoire a tout d'un cadeau empoisonné. Bill a-t-il vraiment envie qu'Hillary devienne présidente?

L'ex-président a tenu d'autres propos gênants pour Hillary au cours de ces derniers mois. A la veille de la primaire du New Hampshire en janvier, il a suscité la polémique en affirmant que l'opposition du candidat démocrate Barack Obama à la guerre en Irak était « un conte de fée ». Puis il a déclaré que la victoire d’Obama en Caroline du Sud était similaire à celle de Jesse Jackson il y a vingt ans, suggérant qu’il ne s’agissait que d’une candidature ethnique. Mais ces attaques, en particulier en Caroline du Sud, n’ont fait que renforcer Barack Obama, au lieu de l’affaiblir. Bill Clinton avait été contraint de faire profil bas : « Je pense que l’erreur que j’ai faite est de penser que j’étais un conjoint comme autre qui pouvait défendre sa candidate… Je pense que je peux faire la promotion d’Hillary mais je ne peux pas la défendre parce que j’ai été président. Je dois la laisser se défendre elle-même ou laisser quelqu’un d’autre la défendre ».

Visiblement avec ses propos sur la Bosnie, il a oublié sa promesse.

Heureusement pour la candidate, la polémique sur des propos d'Obama sur les électeurs de Pennsylvanie a permis de faire oublier rapidement la bourde de son époux. Jusqu'à la prochaine.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bien vu, c'est le syndrôme du conjoint malveillant! Après Nicholas face à Cécilia qui "oublie" d'aller voter au 2ème tour et tirait une tête de 3 km de long pendant toute la campagne. Après Ségolène face à François qui contredisait systématiquement la candidate avec un vrai plaisir, notamment sur les 35h et les centres fermés, voici Hillary face à son pire ennemi! Son mari. Le-dit mari a été le seul président de l'histoire des USA à avoir battu un sortant qui venait de remporter une guerre (Bush père qui remporte la 1ère guerre du Golfe), qui était l'idole des démocrates il y a peu et qui, si sa femme venait à gagner, verrait son nom précédé du prénom Hillary et non de celui de Bill pour les siècles des siècles..... Amen

Olivier