samedi 9 février 2008

Bill fait pschitt

Mais où est passé Bill? Il y a un mois, il faisait les titres des journaux américains qui le décrivaient comme le pit-bull de son épouse Hillary Clinton, dans sa lutte acharnée contre Barack Obama pour conquérir la Maison Blanche. Il multipliait les attaques et le spectre Billary était de retour : un couple soudé par des années de combat politique et déterminé à présider à nouveau ensemble aux destinées des Américains. Bill affirmait à la veille de la primaire du New Hampshire en janvier que l’opposition d’Obama à la guerre en Irak était « un conte de fée » puis déclarait que la victoire d’Obama en Caroline du Sud était comme celle de Jesse Jackson il y a vingt ans, suggérant qu’il ne s’agissait que d’une candidature ethnique. Mais les attaques du pit-bull, en particulier en Caroline du Sud, n’ont fait que renforcer Barack Obama, au lieu de l’affaiblir.

Surprise, il y a quelques jours, les dents du pit-bull ont été limées et il est apparu tout doux. « Je pense que l’erreur que j’ai faite est de penser que j’étais un conjoint comme autre qui pouvait défendre sa candidate… Je pense que je peux faire la promotion d’Hillary mais je ne peux pas la défendre parce que j’ai été président. Je dois la laisser se défendre elle-même ou laisser quelqu’un d’autre la défendre », a-t-il sagement expliqué à une chaîne de télévision locale, filiale de NBC, tirant un trait sur le rôle que lui a fait jouer l’équipe de campagne de son épouse. « Je n’ai jamais critiqué le sénateur Obama personnellement en Caroline du Sud… Mais je pense que quand je la défend, 1/ je risque d’être cité de manière inexacte et 2/ je risque de susciter l’attention. Je ne veux pas susciter l’attention ». A l’attention de ceux qui s’inquiétaient qu’on soit obligé de rajouter un deuxième fauteuil dans le Bureau ovale à la Maison Blanche, il a compris qu’il fallait clarifier les choses. Hillary a dû aussi être claire sur le sujet : « Dans ma Maison Blanche, on saura qui porte le tailleur-pantalon ». Et Bill de confirmer : « Je ferai ce qu’on me dit de faire. Je ne serai pas dans le gouvernement…. Je n’interférerai pas en quoique ce soit dans le travail d’un vice-président fort, d’un secrétaire d’Etat fort, d’un secrétaire au Trésor fort». Ce n’est plus un pit-bull mais un gentil gros toutou.

Mais si la controverse a cessé avec un Clinton, une autre est apparue avec un autre membre de la famille. Cette fois-ci, c’est la fille, Chelsea. Les commentaires d’un journaliste de la chaîne de télévision MSNBC, Davis Schuster, ont déclenché une controverse. Agacé que la fille de la candidate refuse de parler à la presse, alors qu’elle est impliquée de manière active dans la campagne de sa mère, il s’est interrogé : « Chelsea n’est-elle pas poussé en quelque sorte à faire la pute? » (l’expression "being pimped out" vient de pimp qui veut dire maquereau. Si vous avez une meilleure traduction, envoyez-moi vos suggestions). Cris d’orfraie de la campagne Clinton, exigeant des excuses. Excuses du journaliste, qui est suspendu d’antenne par la chaîne.

On attend la prochaine controverse.

1 commentaire:

Yibus a dit…

Dit de manière plus soft par le Washington Post de ce dimanche : "Recently, Chelsea Clinton has been serving as the adoring and silent accessory".
Sinon, le site urbandictionary.com propose des traductions de termes à la mode chez les djeuns. Et à "pimp out", on lit "tuner, customiser". Dans ce sens, ça pourrait signifier que Chelsea a été transformée en "collier quatre rangs de perles" pour la campagne de sa mère. Mais avec cette traduction disparaît l'allusion grossière de la mère maquerelle qui la "met en vitrine"... Hum, hum, quadrature du cercle du traducteur.